©Diogène d’Arc est le site de Philippe Poigeaud, auteur européen aux Amériques
AMAZONIE !
Histoires, légendes, mythes et personnages atypiques d’Amazonie et du Brésil…
L’Amazonie, quelle histoire !
Il faut dire que l’endroit s’y prête. Cette jungle mystérieuse, vue par beaucoup d’ignorants comme un enfer vert a depuis la nuit des temps été le berceau de fables, contes et légendes variées, changeantes au fil des époques et des eaux du Grand Fleuve. Tous les personnages appartenant à la riche culture amazonienne n’ont rien à envier aux mythologies du reste du monde.
Nous avions une cabane, au milieu des animaux
« Et vous (…) dites-moi donc si vous n’avez jamais eu peur quand vous vous tenez dans votre chambre ? Oui, n’est-ce pas ? Eh bien, en forêt vierge, c’est la même chose. On s’y tient seul. Le danger, ce sont nos propres imaginations qui le créent »
(Blaise Cendrars)
Nous avons habité la forêt amazonienne. Comme elle nous a habités. Nous possédions mon épouse et moi plusieurs dizaines d’hectares où nous exploitions principalement de l’açaï, cette petite baie violette du palmier pinot (de la famille des Arecaceae) dont on tire une excellente mixture (on dirait de la crème au chocolat, enfin pour l’aspect), aliment de base des Amazoniens. Je vous rassure, exploiter est un bien grand mot dans la mesure où ce fruit pousse naturellement et ne demande aucun entretien. Il suffit de le cueillir, parfois à plus de quinze mètres au-dessus du sol. Le problème de l’açaï est qu’il ne se conserve pas. Il faut le transformer sur place aussitôt récolté. Sa pulpe peut être congelée ou réduite en poudre pour l’exportation. Pour la consommation locale, on en fait une sorte de purée onctueuse à l’aide d’une machine très rudimentaire constituée d’un cylindre vertical dans lequel on verse les baies. Elles sont, au fond du tube, broyées par des disques crantés. Il existe encore des appareils mécaniques, mais désormais ils sont presque tous actionnés par un moteur électrique. La préparation doit être dégustée dans l’heure. On l’accompagne de sucre et de tranches de banane, mais on peut aussi la prendre à l’état naturel. C’est une question de goût.
Vivre dans la forêt amazonienne est une expérience unique. D’abord, les sons. La jungle est particulièrement bruyante. Singes hurleurs dont les cris rauques et assourdissants, pour se signaler entre eux, peuvent s’entendre à plusieurs kilomètres, oiseaux aux cris stridents, perroquets chamailleurs, toucans au bec sonore, crapauds ronronnant comme des locomotives, bruissement des grands arbres… claquements de dents des piranhas (non, je déconne !)


