Il fallait s’y attendre les résultats officiels donnés par le gouvernement sont vivement contestés par l’opposition et les démocraties voisines dont le Pérou qui a rappelé son ambassadeur. Un durcissement de la répression par Maduro est à craindre. Il avait déclaré que s’il perdait il y aurait… un bain de sang. Rien de moins !
« Nous félicitons le peuple vénézuélien pour sa participation à l’élection présidentielle du 28 juillet. Nous saluons leur courage et leur engagement en faveur de la démocratie face à la répression et à la diversité » a déclaré le secrétaire d’État Anthony Blinken, avant de mettre en doute la validité des résultats et d’appeler les autorités électorales à davantage de contrôle et de transparence.
Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a annoncé tôt ce lundi matin (29/07) la victoire du président Nicolás Maduro pour un troisième mandat consécutif, lors d’une élection où, selon l’entité, le président aurait obtenu 51,20 % des voix, sur 80 % des bulletins dépouillés. Immédiatement, dans les rues de Caracas, il y a eu des rassemblements, malgré les menaces policières, au ci « fraude ! ».
Son adversaire, Edmundo Gonzalez, candidat unitaire des grands partis d’opposition, obtient, lui, 44,2 %. Les huit autres candidats se répartissent le reste. Selon ces résultats officiels, moins de 10 millions des 21 millions d’électeurs inscrits ont voté. Au moins cinq millions de la diaspora vénézuélienne (sur 7,7 millions qui ont fui le pays) ont été empêchés de voter. Beaucoup ont été bloqués à la frontière avec la Colombie.
Le résultat officiel contredit de façon extraordinaire tous les sondages réalisés par l’opposition dans les semaines précédant le scrutin et dimanche à la sortie des urnes. Ils donnaient Maduro à… 20 ou 25 % ! Ils contredisent aussi le sentiment de nombreux Vénézuéliens convaincus d’être aujourd’hui majoritaires.
Edmundo Gonzalez a exhorté ses partisans à éviter manifestations et violences, en attendant des consignes plus précises. Maria Corina Machado, la dirigeante de l’opposition qui, déclarée inéligible, n’a pu être candidate, assure que M. Gonzalez a été élu avec 70 % des voix, et en a appelé aux forces armées, qui « ont le devoir de veiller à ce que la souveraineté populaire exprimée dans le vote soit respectée ».
En résumé, l’autorité électorale nationale, contrôlée par le régime socialiste au pouvoir, a déclaré que N. Maduro avait obtenu 51,2 % des voix, contre 44,2 % pour son principal rival, Edmundo González. Mais l’opposition a déclaré que E. González avait obtenu 70 % des voix, et un sondage à la sortie des urnes l’a placé à 65 % contre moins de 29 % pour le président.
Le résultat, s’il n’est pas annulé, signifie que Maduro restera au pouvoir jusqu’en 2031. « Je suis Nicolás Maduro, président réélu du Venezuela », a-t-il déclaré à ses partisans, avant d’accuser des « démons » d’avoir tenté d’attaquer les centres électoraux.
L’Union Européenne demande une transparence totale sur le vote
Les partis d’opposition ont déclaré qu’ils avaient la preuve par les imprimés des machines électorales dans les bureaux de vote que E. González était le vainqueur légitime, par une écrasante victoire. « Nous avons tous les procès-verbaux transmis par le conseil électoral » a déclaré María Corina Machado, chef de file de l’opposition à qui l’on avait interdit de se présenter aux élections et qui avait demandé à ses partisans de soutenir Edmondo González, un diplomate à la retraite. « Ils coïncident tous : Edmundo González Urrutia a obtenu 70 % des voix ».
Sur le plan international, si le Brésil reste silencieux, la Russie, Cuba, le Honduras et la Bolivie ont reconnu la victoire de Maduro. L’Argentine, le Costa Rica, le Pérou, les États-Unis affirment qu’il y a eu fraude.
Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a appelé à la « transparence totale » des résultats des élections vénézuéliennes.
« Le peuple vénézuélien a voté pacifiquement et en masse sur l’avenir de son pays. Sa volonté doit être respectée et il est essentiel de garantir la transparence totale du processus électoral, y compris un décompte détaillé des votes et l’accès aux registres des bureaux de vote », a écrit le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell.