Le Sénat colombien a approuvé la semaine passée un projet de loi visant à éliminer les mariages d’enfants et les unions précoces, qui entrera en vigueur dès qu’il aura été signé par le président Gustavo Petro.

« La Colombie quitte la liste honteuse des pays qui autorisent le mariage des enfants. Elle a approuvé l’interdiction du mariage des enfants et des unions précoces », s’est réjouie sur le réseau social X la représentante à la Chambre Jennifer Pedraza, du parti Dignité et Engagement, et une autre des promotrices du projet de loi qui aura désormais force de loi. 

Selon un rapport de l’UNICEF datant de 2022, la Colombie se classe au 20e rang mondial pour ce qui est des unions de filles et d’adolescentes avant l’âge de 15 ans. Elle se classe également au 11e rang mondial pour ce qui est des unions de filles et d’adolescentes avant l’âge de 18 ans, selon le rapport de l’UNICEF intitulé Analyse de la situation des mariages d’enfants et des unions précoces en Colombie.

Le cas des filles indigènes est le plus préoccupant car environ un tiers d’entre elles sont mariées avant l’âge de la majorité à des hommes deux ou trois fois plus âgés qu’elles, ce qui entraîne de graves conséquences telles que des violences sexuelles, des grossesses précoces et l’abandon de l’école. Actuellement, bien que la Colombie ait signé et ratifié des instruments juridiques internationaux interdisant le mariage des enfants, tels que la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’éradication de la violence à l’égard des femmes, le code civil permet à des adolescents de 14 ans de se marier si leurs parents ou leurs tuteurs légaux y consentent.