De 2000 à 2012, le Brésil a été l’une des économies majeures à la croissance la plus rapide au monde, avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de plus de 5 %. Son PIB a dépassé celui du Royaume-Uni en 2012, faisant temporairement du Brésil la sixième économie mondiale. Cependant, la croissance économique du Brésil a ralenti en 2013 et le pays est entré en récession en 2014 . L’économie a commencé à se redresser en 2017, avec une croissance de 1 % au premier trimestre, suivie d’une croissance de 0,3 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de l’année précédente. Le pays est officiellement sorti de la récession.
Au cours de l’années 2024, l’économie brésilienne a présenté des performances contrastées, reflétant à la fois des avancées notables et des défis persistants.
Croissance économique et inflation
En 2024, le produit intérieur brut (PIB) du Brésil a enregistré une croissance de 3,2 %, soutenue par une demande intérieure robuste et une reprise des investissements, selon les anlaystes de Reuters. Cette dynamique a contribué à une baisse significative du taux de chômage, qui a atteint en moyenne 6,6 % sur l’année, le niveau le plus bas depuis le début de la série statistique en 2012.
Malgré ces indicateurs positifs, l’inflation est restée une préoccupation majeure. En novembre 2024, le taux d’inflation sur douze mois a atteint 4,9 %, dépassant la cible de 3 % fixée par la Banque centrale du Brésil. Pour contrer ces pressions inflationnistes, la Banque centrale a relevé son taux directeur, le Selic, de 100 points de base en décembre 2024, le portant à 12,25 %. Une nouvelle hausse de même ampleur est prévue en mars 2025. La Banque centrale du Brésil a entamé un cycle d’assouplissement monétaire en 2023, réduisant progressivement le taux Selic. En 2024, le taux directeur se situe autour de 10 % à 11 %, contre plus de 13 % en 2023. Cela vise à stimuler l’investissement et la consommation. Toutefois ils ont encore parmi les plus élevés du monde.
Sur le plan budgétaire, le gouvernement a atteint son objectif de déficit primaire pour 2024, enregistrant un déficit de 43 milliards de reais, soit 0,36 % du PIB. Cette performance a été facilitée par des recettes exceptionnelles et une forte collecte fiscale. Cependant, des défis subsistent pour 2025, notamment en raison de l’augmentation des dépenses obligatoires et des incertitudes économiques. Le ministre des Finances, Fernando Haddad, a reconnu la nécessité de mesures fiscales supplémentaires pour atteindre les objectifs budgétaires fixés.
Le real brésilien a connu une dépréciation significative en 2024, perdant plus de 20 % de sa valeur par rapport au dollar américain. Cette situation résulte de préoccupations concernant la politique budgétaire du gouvernement et de la volatilité des marchés mondiaux. La Banque centrale est intervenue pour stabiliser la monnaie, mais les défis persistent, toujours selon Reuters.
Secteurs clés
Le Brésil reste un géant agricole, avec des exportations record de soja, de maïs et de viande bovine. Le secteur continue de bénéficier de la demande mondiale, notamment de la Chine.
Le pays est un leader dans les énergies renouvelables, avec une forte production d’éthanol et d’hydroélectricité. Le secteur pétrolier, notamment l’exploitation des gisements en eaux profondes (pré-sal), reste un pilier de l’économie.
Le secteur manufacturier montre des signes de reprise, soutenu par des investissements dans les infrastructures et une demande interne en hausse.
Inégalités sociales
Malgré des progrès, les inégalités sociales et régionales persistent très fortement, freinant le développement économique à long terme. Les inégalités sociales sont partout au Brésil un défi majeur, malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies. Mais le Brésil est l’un des pays les plus inégalitaires au monde, bien qu’il ait réduit son indice de Gini (mesure des inégalités de revenus) depuis les années 2000 grâce à des programmes sociaux comme la Bolsa Família (sorte de RSA). En 2024, les inégalités restent marquées, avec une concentration importante des richesses parmi les 1 % les plus riches de la population. Les 10 % les plus riches détiennent plus de 40 % des revenus nationaux, tandis que les 40 % les plus pauvres en perçoivent moins de 15 %. Le salaire minimum, bien qu’augmenté ces dernières années, reste insuffisant pour garantir une qualité de vie décente à une grande partie de la population. Il est environ de l’ordre de 250 €, alors que certains prix comme ceux de l’électricité sont égaux, voire supérieurs à ceux pratiqués en Europe. Les inégalités se manifestent également dans l’accès au logement. En 2023, environ 16 millions de personnes vivaient dans des favelas, représentant 12 % de la population totale. Ces zones sont souvent dépourvues d’infrastructures adéquates et leurs habitants subissent une stigmatisation sociale persistante.
2025
Les projections pour 2025 indiquent un ralentissement de la croissance économique, avec une prévision de 2,3 %. Ce ralentissement est attribué à une politique économique moins favorable et à une possible diminution de la demande chinoise, principal partenaire commercial du Brésil. Les autorités devront naviguer entre la nécessité de stimuler la croissance et celle de contenir l’inflation, tout en assurant la stabilité budgétaire, selon les analystes de BNP-Parisbas.