La corruption au Brésil est partout. On la trouve à l’échelle communale, même dans les plus petits villages, au niveau régional et fédéral.
Du coup, le corruption au Brésil demeure un défi majeur, affectant divers secteurs de la société et entravant le développement économique et social du pays. Malgré des efforts significatifs pour lutter contre ce fléau, plusieurs affaires récentes illustrent la persistance de pratiques corruptives au sein des sphères politique et administrative.
Affaires récentes impliquant des personnalités politiques
En 2024, l’ancien président Jair Bolsonaro a été au centre de plusieurs enquêtes judiciaires. Il est notamment accusé d’avoir détourné et revendu illégalement des bijoux offerts par l’Arabie saoudite, une affaire surnommée « Jewellery-gate ». Ces objets de luxe, d’une valeur estimée à 1,2 million de dollars, auraient été vendus aux États-Unis, et les fonds ainsi obtenus auraient été intégrés discrètement à son patrimoine personnel. Bolsonaro est également soupçonné d’avoir falsifié des certificats de vaccination contre le Covid-19 et d’avoir mis en place un système d’espionnage illégal visant ses opposants politiques.
Impunité et défis institutionnels
Malgré des avancées notables, la lutte contre la corruption au Brésil est entravée par des défis institutionnels persistants. Selon le rapport 2025 de Human Rights Watch, en 2024, le Congrès brésilien contrôlait un quart des dépenses discrétionnaires du gouvernement, soit 49 milliards de reais (environ 9 milliards de dollars). Cette concentration de pouvoir budgétaire a conduit à des accusations de corruption, avec le procureur général inculpant trois membres du Congrès pour des faits de corruption liés à l’utilisation de ces fonds.
Initiatives internationales et critiques
En octobre 2024, le Brésil a accueilli la réunion ministérielle anti-corruption du G20, au cours de laquelle des engagements ont été pris pour renforcer l’intégrité dans les secteurs public et privé. Cependant, des organisations comme Transparency International ont critiqué le manque d’actions concrètes, soulignant que la corruption continue d’être reléguée au second plan de l’agenda du G20. Elles appellent à une intégration plus profonde des mesures anti-corruption dans les stratégies de développement durable et de réduction des inégalités.
Perspectives et recommandations
Pour progresser dans la lutte contre la corruption, il est essentiel que le Brésil renforce ses institutions judiciaires et de contrôle, assure une transparence accrue dans la gestion des fonds publics et favorise une culture d’intégrité tant dans le secteur public que privé, selon Tranparency International. La participation active de la société civile et des médias indépendants est également cruciale pour surveiller et dénoncer les pratiques corruptives. Une volonté politique soutenue, associée à des réformes structurelles, est indispensable pour réduire l’impact de la corruption sur le développement du pays.