Aux États-Unis comme au Brésil, Bolsonaro est menacé de poursuites judiciaires
Bolsonaro est toujours à Orlando, en Floride avec une partie de sa famille, dont Eduardo, un de ses fils (député d’extrême droite radicalisée). En janvier plusieurs membres du Congrès américain ont demandé à Joe Biden que le gouvernement américain n’autorise pas l’utilisation du territoire des USA comme « refuge » Jair Bolsonaro, qui est entré sur le territoire américain avec un visa diplomatique alors qu’il était encore président. Bolsonaro a demandé à modifier son statut d’immigrant dans le pays pour obtenir le statut de touriste, Joaquín Castro, membre démocrate du Congrès américain, originaire du Texas, a déclaré à BBC News Brazil que la demande de visa devait être rejetée. Il a déclaré que Bolsonaro « est dangereux et ne devrait pas être autorisé à rester aux États-Unis ». Le gouvernement américain affirme que la procédure de délivrance des visas n’est pas politique, mais seulement bureaucratique, et que l’administration Biden n’a aucune influence sur le résultat.
L’ancien président brésilien se déplace parfois à travers les États-Unis. Il s’est rendu au département de police de l’Oklahoma et a visité la ville de Nashville, dans le Tennessee. Cette semaine, il arrivera à Washington, où il devrait assister, aux côtés de son fils, à la Conservative Political Action Conference. D. Trump prendra également la parole lors de cet événement samedi prochain (04/03).
Selon Eduardo Bolsonaro, Donald Trump et son père devraient se rencontrer pour la première fois depuis qu’il a quitté la présidence à l’occasion de cet événement, ce que le bureau de conseil de l’ancien président américain ne confirme pas.
Bien qu’ils se disent proches et amis et qu’ils résident dans le même État depuis deux mois, les deux hommes ne se seraient pas encore rencontrés. Mais plusieurs journalistes en doutent sérieusement. Il est d’ailleurs certain qu’ils ont été en contact téléphonique lors de la tentative de coup d’État du 8 janvier à Brasília.
« Sa présence (de Bolsonaro) ici aux États-Unis est un affront et il s’acoquine avec les extrémistes de notre pays. Et pendant qu’il parade ici avec Donald Trump, il ne paie pas pour les dommages qu’il a causés au Brésil », a déclaré le député démocrate Raúl Grijalva (Arizona).
Il a ajouté : « l’Administration Biden doit soutenir l’Administration Lula pour inverser les politiques indigènes et environnementales [de Bolsonaro]. Le rôle de l’Amazonie dans le climat est crucial pour le monde entier. Et la protection des peuples indigènes est un impératif moral que toutes les nations doivent soutenir, y compris les États-Unis (…). Pendant que Bolsonaro parade aux États-Unis, il ne paie pas pour ce qu’il a fait ». Plusieurs représentants républicains modérés abondent dans ce sens.
Dans une interview accordée à BBC News Brazil, le député Grijalva a déclaré que ce qui a été vu avec les Yanomami, dont les photographies d’extrême maigreur ont fait le tour du monde, « forme une image de génocide (…). “Les États-Unis doivent faire plus que se contenter de rester là, de regarder et de commenter”.
Parallèlement, lors de sa visite à Brasília (hier lundi 27/2) l’envoyé de Joe Biden pour le climat, John Kerry, a rencontré le vice-président brésilien, Geraldo Alckmin, et la ministre de l’Environnement, Marina Silva, deux semaines après que Lula se soit rendu aux USA pour rencontrer le président américain. Selon G. Alckmin, lors de la réunion, J. Kerry et les autorités brésiliennes ont abordé spécifiquement “des projets dans le domaine humanitaire, pour soutenir la santé des peuples indigènes, tels que les Yanomami”.
Lors de la visite bilatérale de Lula à Washington, le 10/2, Joe Biden a promis aux Brésiliens une première aide de 50 millions de dollars pour l’Amazonie.
Ce chiffre a été jugé relativement faible. Le problème pour les Américains réside dans le processus politique interne. En effet, lors des élections de mi-mandat, à la fin de l’année dernière, les démocrates ont perdu le contrôle de la Chambre, qui est chargée d’approuver le budget fédéral. Il appartient au Congrès de donner le feu vert à l’Administration Biden pour le transfert de fonds vers des pays étrangers, ce qui ne s’est pas encore produit dans le cas de la politique environnementale du Brésil. Cela expliquerait, selon des diplomates américains interrogés par BBC News Brésil, le montant offert par les États-Unis.