Le quotidien El País relate ce mercredi (18/9) une affaire de corruption massive impliquant des responsables chavistes et des hommes d’affaires vénézuéliens qui ont détourné 4,2 milliards de dollars de la compagnie pétrolière nationale, PDVSA. L’affaire a éclaté lorsqu’en 2009, Eric Beaumard, chef sommelier du restaurant Le Georges V, à Paris, a reçu un pourboire de… 99 980 dollars (US$) de la part d’un client vénézuélien nommé Diego Salazar. Ce cadeau extravagant a éveillé les soupçons des autorités françaises, qui ont ensuite découvert une vaste opération de blanchiment d’argent impliquant des comptes bancaires en Andorre.
Ainsi a été mis à jour une organisation tentaculaire de corruption dirigée par des personnalités chavistes de haut rang comme les ex-ministres de l’Énergie Nervis Villalobos et Javier Alvarado, rackettaient des entreprises, principalement chinoises, en échange de contrats avec PDVSA, à hauteur de 10 à 15 %. L’argent était ensuite blanchi via des sociétés offshore à Panama et des comptes bancaires secrets en Andorre, dissimulant ainsi leur origine criminelle.
La vie de luxe menée par les membres de ce réseau (incluant l’achat de propriétés, de bijoux, de montres de luxe, et même d’hélicoptères) a finalement conduit à leur chute. Aujourd’hui, de nombreux membres de ce réseau sont poursuivis dans divers pays, dont l’Andorre, l’Espagne, la France, le Portugal et les États-Unis, pour blanchiment d’argent et appartenance à une organisation criminelle.
Parmi les membres de cette organisation criminelle qui a pillé le Veneuela dès l’arrivée au pouvoir de Chávez , Nervis Villalobos , vice-ministre de l’énergie et du pétrole entre 2007 et 2010. Il a également été responsable du contrôle et de la fourniture d’électricité entre 2001 et 2006. homme de confiance de l’ancien président Chávez, il est considéré comme l’un des meneurs du détournement de fonds. Outre sa poursuite pour blanchiment d’argent en Andorre en 2018 pour le pillage de 4,2 milliards de la compagnie pétrolière, l’ancien dirigeant est inculpé par la justice espagnole pour avoir fait partie d’un système qui a facturé des commissions à l’entreprise de construction Duro Felguera en échange de marchés publics au Venezuela. L’ancien vice-ministre a acquis 113 propriétés en Espagne (71 appartements et 42 places de parking). Il est lié à l’acquisition de trois maisons dans les rues José Abascal et Ortega y Gasset, deux des artères les plus chères de Madrid, d’un lotissement de luxe comprenant plus de 40 villas à Marbella (Malaga) et de l’achat en 2014 d’une maison à La Moraleja (Alcobendas) de plus de 3 000 mètres carré d’une valeur de trois millions d’euros. Au Texas (États-Unis), il fait l’objet d’une enquête pour le pillage de PDVSA. Et au Portugal, il est apparu dans le radar pour avoir prétendument perçu des pots-de-vin dans la filiale de Dubaï de Banco Espiritu Santo. Il a été arrêté à Madrid en 2017.
Nervis Villalobos n’est qu’un exemple parmi d’autres. Pratiquement tous les proche ou les ministres de Chávez ont été impliqués dans des malversations. On rappellera que la fille aînée de l’ancien président est toujours la personne la plus riche du Venezuela.