Le président salvadorien Nayib Bukele a proposé le 3 février 2025 de recevoir dans son pays des prisonniers actuellement détenus aux États-Unis. Cette initiative a été saluée par le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui était en visite au Salvador à ce moment-là.
Le président Bukele est connu pour sa politique ferme contre la criminalité, ayant inauguré en 2024 la plus grande prison d’Amérique latine à Tecoluca, avec une capacité de 40 000 détenus. Cette méga-prison, appelée Centro de Confinamiento del Terrorismo (Cecot), a été construite pour maîtriser la criminalité dans le pays.
Le CECOT est considéré comme la plus grande prison des Amériques. Depuis 2022, sous l’état d’exception décrété par Bukele pour lutter contre les gangs, plus de 80 000 personnes ont été incarcérées, soit environ 1,25 % de la population adulte du pays. Bien que cette politique ait entraîné une baisse notable du taux de criminalité, elle a également été critiquée pour des violations présumées des droits de l’homme et une érosion de l’État de droit.
Il a expliqué que cette mesure serait financièrement avantageuse pour les États-Unis, tout en générant des revenus significatifs pour le Salvador. Ces fonds pourraient être utilisés pour financer l’ensemble du système carcéral salvadorien.
Government of El Salvador HANDOUT/EPA
Pour les États-Unis, cette proposition pourrait représenter une solution partielle au problème de surpopulation carcérale, un défi majeur dans le système pénitentiaire américain. Pour le Salvador, cela pourrait constituer une source de revenus importante, permettant de moderniser et de maintenir son système carcéral, tout en renforçant sa coopération avec les États-Unis.
Nayib Bukele est une figure controversée mais populaire au Salvador, notamment pour sa guerre contre les gangs, qui a conduit à une baisse spectaculaire de la criminalité. Cependant, ses méthodes, y compris l’état d’urgence prolongé et les arrestations massives, ont été critiquées pour leurs implications en matière de droits de l’homme.
Cette proposition s’inscrit dans une dynamique où Bukele cherche à positionner le Salvador comme un partenaire stratégique des États-Unis, tout en cherchant des moyens innovants pour financer les réformes internes.
Toutefois, elle soulève des questions éthiques et juridiques, notamment concernant les conditions de détention des prisonniers transférés et les droits des détenus.
Il pourrait également y avoir des préoccupations concernant la souveraineté et la gestion des prisons par un pays tiers.
Des clichés de Reuters (le reportage complet est ICI >)
Sources : The Guardian, Wall Street J, Reuters.