La police fédérale (PF) a annoncé qu’elle avait arrêté mercredi (8/11) à São Paulo deux personnes qui seraient liées au groupe libanais Hezbollah. Les noms des détenus n’ont pas été communiqués.

Dans un communiqué, la PF a déclaré que l’opération, appelée Trapiche, avait pour « objectif d’interrompre les actes de préparation du terrorisme et d’obtenir des preuves de l’éventuel recrutement de Brésiliens pour commettre des actes extrémistes dans le pays ».

Selon des sources recueillies par Globo et la BBC News Brasil, l’opération a été soutenue par la police et les services de renseignement des États-Unis et d’Israël.

Selon deux sources policières, l’enquête a révélé que les suspects étaient financés par le Hezbollah et projetaient de commettre des attentats contre la communauté juive du Brésil. L’un d’entre eux a été arrêté à l’aéroport de Guarulhos à son arrivée du Liban. Les terroristes présumés avaient déjà choisi leurs cibles, notamment des synagogues et des bâtiments liés à la communauté juive du Brésil. L’une d’entre elles était l’ambassade d’Israël à Brasília.

Au cours de l’opération menée par les forces de l’ordre, deux hommes soupçonnés d’avoir recruté des membres de cellules terroristes au Brésil ont été arrêtés. Au total, les raids policiers ont été menés sur 11 cibles dans les États de São Paulo et Minas Gerais et dans la capitale, Brasilia. D’après les enquêteurs, le Hezbollah a recruté les suspects et leur a fourni des fonds pour mener des attaques terroristes au Brésil.

Cela fait plusieurs années que des informations sont rapportées concernant des éléments opérant dans les pays d’Amérique du Sud afin de collecter des fonds pour le compte du Hezbollah. En 2018, la police brésilienne avait arrêté Assad Ahmed Barkat, un membre du Hezbollah identifié aux États-Unis comme l’un des principaux collecteurs de fonds de l’organisation terroriste libanaise, après que le Paraguay voisin a émis un mandat d’arrêt contre lui pour des soupçons d’usurpation d’identité.

Quelques années avant, en 2014, la police avait établi un lien entre le Hezbollah et le cartel PCC (gang le plus important du Brésil) de São Paulo précédemment défini par l’administration américaine comme le cartel de drogue le plus important au Brésil et l’un des plus importants au monde. Selon la police, le Hezbollah aurait notamment aidé le PCC à se procurer des armes, en échange de la protection des prisonniers d’origine libanaise incarcérés dans les prisons du Brésil.

Les deux hommes arrêtés sont des Brésiliens d’origine libanaise. Selon les enquêteurs, leurs noms figurent sur la liste des personnes recherchées par Interpol. L’un d’eux était déjà recherché pour des faits de blanchiment d’argent et de trafics de drogue.

Outre les deux arrestations, 11 mandats de perquisition et de saisie ont été délivrés par le service judiciaire de Belo Horizonte dans les États de Minas Gerais et de São Paulo, ainsi que dans le district fédéral.

Les personnes arrêtées à São Paulo seront accusées d’avoir formé ou fait partie d’une organisation terroriste et d’avoir commis des actes préparatoires au terrorisme. Elles risquent au minimum une quinzaine d’années de prison à l’isolement.