Dans la ville où nous vivons, au Brésil, comme d’ailleurs dans tout le Nordeste, il y a encore de nombreux charretiers. En général, ils sont employés par des particuliers pour emporter les objets lourds et encombrants, ou les gravats quand il y a des travaux. À Teresina (PI), ils sont très exactement 2234 (déclarés en mairie).

Une conseillère municipale veut les interdire. Aussitôt, la corporation des charretiers a protesté, naturellement. Leur leader a évidemment parlé des familles qui vivaient de cette activité, insistant sur le fait que ces personnes étaient généralement très pauvres et que 2216 d’entre elles ne savaient ni lire et écrire, du coup, leur reconversion serait terriblement compliquée.

La conseillère réplique que sa proposition est motivée par deux arguments essentiels :

Le danger représenté sur les avenues et les grands axes par ces carrioles en bois, le plus souvent à deux roues tirées par des petits chevaux et la maltraitance animale. Sur le premier point, on peut répondre que la rue et la route sont à la disposition de tous les usagers et que c’est aux véhicules les plus rapides de redoubler de violence. Sur le second point, malheureusement, on ne peut lui donner tort. Beaucoup de ces petits chevaux, parfois des mules ou des ânes, ne sont effectivement pas traités comme ils le devraient. Leurs propriétaires manquent trop souvent d’argent pour les nourrir et surtout les soigner convenablement, et puis beaucoup d’entre eux les considèrent comme de simples machines entièrement à leur disposition.

D’aucuns proposent alors de ne pas délivrer de nouvelles licences et de contrôler efficacement ceux qui sont actuellement en activité.