Mexique : les trésors de Chichén Itzá
Des archéologues ont découvert des centaines d’objets en céramique, ils pourraient révéler les secrets du peuple Maya
« À cette époque, les Mayas menaient leur rite religieux dans des lieux cachés et difficiles d’accès, c’est probablement dans ce type d’endroit qu’ils pensaient atteindre les entrailles de leurs dieux »
Des archéologues mexicains ont mis à jour des centaines de vestiges de très grande valeur dans une grotte située sur le site maya de Chichén Itzá , dans le Yucatan, à 24 m de profondeur. Ce lieu avait été découvert en 1967 par la population locale qui en avait informé l’Institut national de l’anthropologie et de l’histoire (INAH). Un chercheur y a été envoyé, mais faute de moyens à l’époque pour poursuivre les investigations, il a décidé de faire murer la grotte pour la protéger.
Ce « trésor scientifique », découvert dans cet « espace mystique », compte sept offrandes, notamment des brûleurs d’encens en céramique ainsi que d’autres objets, a indiqué le chercheur Guillermo de Anda lors d’une conférence. Il travaillait depuis trois ans sur un projet dans la région, quand l’an dernier, alors qu’il étudiait un des gouffres situés à deux kilomètres du temple de Kukulcan, sur le site archéologique de Chichen Itza, il est tombé sur la grotte Balamku.
« Ce que nous avons alors découvert était incroyable, rien n’était altéré et un des brûleurs d’encens est même devenu une stalagmite », a raconté Guillermo de Anda.
Les scientifiques espèrent que la datation de ces vestiges permettra de savoir qui était et d’où venait le peuple maya des Itzaes qui vivait dans la péninsule du Yucatan.
La plupart des archéologues traduisent le nom de Chichén Itzá par « au bord du puits de l’Itza », mais dans le projet « Great Maya Aquifer » (GAM), Román Piña Chan désigne l’endroit comme « la ville des sorciers de l’eau ».
Les experts estiment que les plus grands brûleurs d’encens pourraient dater de l’époque post-classique (700-1000 apr. J.-C.).
Tous ces objets ont été amenés sur le site en empruntant ces galeries tortueuses menant jusqu’aux cavernes où ils croyaient sûrement atteindre « les entrailles des dieux ».
Au centre du site trône le « château ». Une magnifique pyramide. Et un lac circulaire.
« Il est possible que nous découvrions des matériaux plus anciens, y compris des restes humains squelettiques, sous les boues et les sédiments », a ajouté l’archéologue.
Guillermo de Anda a raconté que les Mayas qui habitent toujours au Yucatan l’avaient averti qu’un serpent corail était le gardien de la grotte. En effet, un reptile de ce type, qui est parmi les plus venimeux au monde, a bloqué pendant quatre jours l’accès de la grotte aux scientifiques.
À la demande des Mayas vivant près du site archéologique, le groupe d’archéologues a donc organisé pendant six heures une cérémonie spirituelle afin d’éviter que ne se produise un drame en pénétrant dans la cavité.
Les habitants ont affirmé que le premier archéologue qui, il y a plus de cinquante ans, avait muré la grotte avait procédé à ce même rituel durant deux jours.
En langue maya, Balamku signifie « dieu jaguar », en référence à cet animal mythique auquel ils prêtaient la capacité d’entrer ou de sortir du monde souterrain.