Pour son premier débat télévisé, Michael Bloomberg a dû faire face à des échanges d’une rare intensité. Sur la scène de Las Vegas juste avant le caucus du Nevada samedi, ses rivaux de la primaire n’ont pas épargné le milliardaire, le critiquant sur sa fortune et le sommant de s’expliquer sur son passé souvent embarrassant. Face au barrage de questions, l’ancien maire de New York est apparu mal préparé et déstabilisé, rapporte le correspondant de RFI à San Francisco.

Dès les premières secondes du débat, Michael Bloomberg encaisse les coups de ses cinq rivaux, écrit le journaliste. C’est le favori de la primaire Bernie Sanders qui lance la charge en dénonçant le « stop-and-frisk », cette politique d’interpellation avec fouille systématique des Noirs imposée par Bloomberg quand il était maire de New York. « La politique de “Stop and frisk” de monsieur Bloomberg à New York s’en est pris aux Noirs et aux Latinos de façon scandaleuse. Ce n’est pas avec ça que nous allons mobiliser les électeurs », a déploré le sénateur du Vermont.

 

De son côté le site américain Salon écrit : « nous avons eu un débat primaire démocrate réduit au nombre [relativement] restreint de six candidats — qui avaient tous un bon argument pour être là. […] Mercredi soir, la scène du débat à Las Vegas a été marquée par la présence du milliardaire et ancien maire de New York, Mike Bloomberg, qui a réussi à se faufiler dans un groupe de politiciens sérieux… », sous-entendant que Bloomberg n’est peut-être pas aussi sérieux qu’il veut bien le dire.

Quant à Elisabeth Warren, elle ne fut pas en reste : « J’aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de “grosses lesbiennes à têtes de jument”. Et non, je ne parle pas de Donald Trump, je parle de Michael Bloomberg, a-t-elle lancé sous les rires du public. Les démocrates ne gagneront pas avec un candidat qui a un passé de dissimulation de ses bilans fiscaux de harcèlement sexuel et de politiques racistes ».