Le parquet de Rio de Janeiro annonce avoir requis l’inculpation du sénateur Flávio Bolsonaro, fils aîné du président du Brésil, accusé notamment de détournement de fonds publics et de blanchiment.

Cette accusation formelle, la première d’un membre de sa famille depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en janvier 2019, est une mauvaise nouvelle pour le dirigeant d’extrême droite en pleine campagne pour les élections municipales. La requête du parquet doit être examinée par un juge, qui devra décider d’inculper ou non Flávio Bolsonaro. Le sénateur de 39 ans est accusé d’appartenance à une organisation criminelle et d’avoir détourné des fonds publics quand il était député régional de l’Etat de Rio, de 2003 à 2018.

Les accusations portées contre Flávio Bolsonaro découlent d’une série de transactions financières suspectes impliquant des membres du personnel de son ancien bureau législatif à l’Assemblée de l’État de Rio de Janeiro. Les enquêteurs affirment que le fils du président dirigeait un plan connu sous le nom de rachadinha, dans lequel les élus empochent une partie du salaire des assistants législatifs qui acceptent un emploi à la condition de rembourser une partie de leur salaire. La tactique est courante au Brésil. Dans un communiqué publié mercredi sur Instagram, Flávio Bolsonaro, a déclaré : « Je n’ai rien fait d’illégal ». Il a accusé les procureurs de lancer une fausse procédure.

Les procureurs ont déclaré qu’ils avaient également porté plainte contre Fabrício Queiroz, un ami proche de la famille qui a siégé au bureau législatif de Flávio Bolsonaro. F. Queiroz a fait l’objet d’une enquête lorsque les enquêteurs ont découvert une série de virements bancaires suspects, dont plusieurs à la première dame, Michelle Bolsonaro. Le président et la première dame n’ont pas fourni d’explications claires pour les paiements, qui ont totalisé plus de 16 000 US$. Le président a réagi avec colère face aux journalistes qui ont soulevé la question, en disant à l’un d’eux qu’il était tenté de lui casser la gueule !

Les procureurs ont déclaré que 15 personnes autres que Flávio Bolsonaro et Fabrício Queiroz faisaient l’objet d’accusations dans cette affaire, qui, selon eux, reposaient sur des transactions ayant débuté en 2007 et poursuivies pendant plus d’une décennie.

Flávio Bolsonaro a invoqué une série de protections juridiques dont bénéficient les élus brésiliens pour empêcher l’affaire d’aller de l’avant. Cela a créé des obstacles que les procureurs ont jusqu’ici réussi à surmonter.

Selon la loi brésilienne, les procureurs doivent persuader un tribunal d’accepter les charges pour que Flávio Bolsonaro et les autres suspects deviennent formellement accusés au pénal.