Brésil

Nuit de terreur à la Robin des Bois

Un groupe de criminels lourdement armés a semé la terreur dans le sud de Santa Catarina, à Criciúma, jusqu’à l’aube de ce mardi (1er décembre). Pas de victimes sérieuses et des billets de banque aux habitants !

Les bandits ont pris des otages, bloqué des rues, provoqué des explosions et des incendies, en plus d’avoir tiré plusieurs coups de feu au hasard. Au départ, l’objectif des malfaiteurs était le pillage d’une ou deux banques. Selon la police civile, une trentaine de personnes ont participé à l’attaque, qui a duré plus d’une heure. Au cours de l’action, un policier militaire et un garde ont été blessés. Des vidéos ont été enregistrées et diffusées sur les réseaux sociaux à partir de minuit en plein centre-ville…

Des fonctionnaires municipaux ont été pris en otages pour bloquer les rues. Après l’action, les criminels ont fui en train et ont abandonné de l’argent dans les rues de la ville. Remisant leurs smartphones, des dizaines de témoins ont récolté les billets de banque à même le sol, dans plusieurs rues !

Le maire Clésio Salvaro a déclaré que les otages avaient été libérés sains et saufs.

Selon la police militaire, le groupe a incendié un tunnel à Tubarão qui donne accès à la ville. Des criminels ont également attaqué le bataillon de police et mis le feu à un véhicule. L’enquête s’annonce difficile, d’autant que depuis les récentes mesures de Bolsonaro les armes sont en vente quasiment librement et surtout l’immatriculation et le traçage de celles-ci ont été abandonnés.

De telles attaques seraient de plus en plus courantes dans plusieurs régions du Brésil. La presse a signalé des attaques tout aussi spectaculaires à l’intérieur de l’État de São Paulo dans des villes telles qu’Araraquara, Botucatu et Ourinhos. Certains estiment que ces raids sont une version contemporaine du cangaço (des gangs de bandits style Robin des Bois) qui ont parcouru l’arrière-pays nord-est du Brésil au début du siècle dernier sous la direction d’un bandit légendaire du nom de Lampião. On pense que le «nouveau cangaço» est en grande partie l’œuvre du plus puissant groupe criminel organisé du Brésil, le Primeiro Comando da Capital (premier commandement de la capitale).