En pleine crise sanitaire, le gouvernement de Bolsonaro se réjouit de l’organisation de la Copa America de football entre le 13 juin et le 10 juillet ! Catastrophe en vue. Une de plus. L’an passé, la Conmebol (Confédération sud-américaine de football) avait reporté la Copa en raison de la pandémie. Pourtant au 1er juin 2020 la moyenne mobile des décès était au Brésil inférieure à celle d’aujourd’hui (937 pour 1870 décès au 15 juin 2021) avec une augmentation de quasi 100 % (99,50 % exactement). L’Argentine et la Colombie, pressenties, ont quant à elles refusé d’accueillir cette manifestation sportive.

Malgré les chiffres déjà très élevés au Brésil — le pays a dépassé les 475 000 décès par Covid lundi dernier et enregistré plus de 70 000 cas en 24 heures (hier 15/06), João Abreu, directeur exécutif d’ImpulsoGov, une organisation à but non lucratif d’analyse des données du public services de santé, déclare que pendant la période au cours de laquelle la Copa América aura lieu, le pays peut dépasser 120 000 cas d’infections par jour. La projection est faite en considérant les données directes et indirectes de la pandémie : hospitalisations, dossiers de Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAG) et données de Sivep-Influenza, et aussi croisement avec les données sur les symptômes et comportements rapportés par les utilisateurs des réseaux sociaux.

« Cette surveillance a été très précise pendant la pandémie. En moyenne, il a pu anticiper les scénarios épidémiologiques de 15 jours », précise João Abreu.

Le record d’infections dans le pays à ce jour est de 97 586 nouveaux cas en une journée, le 25 mars. La semaine dernière, le Brésil s’est de nouveau approché de la barre des 100 000 nouveaux cas et a enregistré 92 115 contaminations en 24 heures le mercredi 9 juin, le deuxième plus élevé depuis le début de la pandémie.

La Copa America devrait se jouer en deux groupes de cinq équipes. Ils seront classés à 4 par poule pour les disputes des quarts de finale. Au total, il y aura 28 matchs dans quatre villes sur 28 jours.

Il y a plus de 100 ans, le Brésil a renoncé à accueillir l’événement en raison de la pandémie de grippe espagnole.

L’Histoire se répète lamentablement, à l’époque (1918), le gouvernement brésilien avait lui aussi nié la gravité de la maladie lors de l’été. Mais, quelques jours plus tard, dans les dernières semaines de septembre 1918, il décida d’adopter des mesures préventives, comme le confinement et d’annuler les rencontres.