L’archidiocèse catholique le plus ancien des

États-Unis a protégé un prêtre pédophile

Lawrence Hecker, pédophile « en série » n’a jamais vraiment été inquiété

 

Une enquête du quotidien britannique The Guardian révèle que les quatre derniers archevêques catholiques de la Nouvelle-Orléans ont fait des efforts considérables pour dissimuler les activités d’un pédophile en série reconnu, qui est toujours en vie, mais n’a jamais été poursuivi en justice. Cette enquête s’appuie sur des documents ecclésiastiques autrefois secrets, qui fournissent le compte rendu le plus complet à ce jour sur la façon dont l’archidiocèse catholique le plus ancien des États-Unis a protégé l’agresseur d’enfants Lawrence Hecker.

En 1999, Hecker a avoué à ses supérieurs au sein de l’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans qu’il avait commis des attouchements sexuels et partagé le lit de plusieurs adolescents rencontrés dans le cadre de son travail de prêtre catholique romain. Ces actes ont eu lieu sur une période de 15 ans, à partir du milieu des années 1960. Dans une déclaration remise aux autorités ecclésiastiques locales, Hecker a reconnu ses actions et a évoqué le contexte de l’époque, marquée par des changements importants dans le monde et dans l’Église.

Malgré ses aveux, Hecker a été autorisé à continuer à exercer ses fonctions après avoir été envoyé dans un centre de traitement psychiatrique en dehors de l’État. Bien que des recommandations aient été faites pour l’empêcher de travailler avec des enfants ou des personnes vulnérables, il a été autorisé à poursuivre son ministère jusqu’à sa retraite en 2002. Les autorités de l’archidiocèse ont omis de signaler à la police toutes les accusations formulées contre Hecker, même lorsqu’elles ont été confrontées à des allégations supplémentaires par d’autres victimes.

 

L’archidiocèse de la Nouvelle-Orléans a attendu jusqu’en 2018 pour publier une liste de prêtres et de diacres soupçonnés d’abus sexuels sur des mineurs, dans laquelle Hecker est finalement reconnu comme prédateur. De plus, l’archidiocèse a continué à verser sa pension de retraite à Hecker jusqu’en 2020, invoquant une obligation morale envers tous les ecclésiastiques.

L’enquête journalistique ne mentionne pas si Hecker sera finalement inculpé, mais il fait état d’une enquête en cours menée par le bureau du procureur de la paroisse d’Orléans, suite à une plainte déposée par une victime présumée. Les faits remontent à plusieurs décennies, et la prescription n’est pas un obstacle dans les affaires de viols d’enfants en Louisiane.