Les données de l’Institut national de recherche spatiale (INPE) révèlent que le nombre de points chauds enregistrés en novembre 2023 a déjà dépassé d’environ 26 % les chiffres du mois correspondant de 2022 dans le biome amazonien. Une tendance similaire a été observée dans le Cerrado. La situation est encore plus alarmante dans le Pantanal, où le nombre de points chauds a été multiplié par 19 en novembre 2023 par rapport au même mois de l’année précédente, alors qu’en 2022, le Pantanal était en dessous de la série historique d’incendies.
Les points chauds sont des points détectés par les satellites où la température augmente de manière significative par rapport à la zone environnante, et qui représentent souvent des incendies de forêt. En l’absence de précipitations importantes dans ces régions, la situation a tendance à perdurer, ce qui souligne l’urgence de prendre des mesures pour faire face à l’augmentation de ces points chauds, avec des actions visant à préserver l’environnement et à contrôler la déforestation.
Le Centre national de prévention et de lutte contre les incendies de forêt (Prevfogo), qui fait partie de l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), dirige la mise en œuvre des activités liées à la prévention et à la lutte contre les incendies de forêt, notamment les campagnes éducatives, la formation des agriculteurs et des pompiers, ainsi que la surveillance et la recherche.
Un autre aspect est la reconnaissance du travail des brigades bénévoles et communautaires. Leur contribution à ce que nous appelons le premier combat est énorme. Une enquête menée par l’IPÊ – l’Institut de recherche écologique – a estimé à plus de 5 000 le nombre de bénévoles et de membres de brigades forestières communautaires dans le pays.
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Les brigades de volontaires sont des organisations composées principalement de volontaires, qui se concentrent sur la prévention et la lutte contre les incendies de forêt, la sensibilisation à l’environnement et la conservation de la biodiversité sociale. Elles travaillent dans des zones publiques, privées ou communautaires. Les brigades communautaires, quant à elles, sont formées principalement par des membres locaux, tels que des indigènes, des extractivistes et des quilombolas, dans le but de protéger le territoire, de contribuer à la conservation de la nature et aux pratiques durables liées aux activités culturelles et économiques de la communauté. La plupart de ces brigades comptent entre 5 et 30 membres, avec des structures de commandement et sont en relation relation avec les autorités.
Une étude fait état de la présence d’au moins 200 brigades de volontaires travaillant à la prévention et à la lutte contre les incendies de forêt.
Manque de moyens
Mais la majorité des pompiers volontaires ne disposent pas de l’équipement et des outils appropriés, y compris d’un équipement de protection individuelle suffisant. Il s’agit donc aussi de la sécurité de ces personnes. Si les pompiers étaient mieux formés, mieux équipés et mieux coordonnés avec les autorités publiques, la lutte contre les incendies et les actions de prévention dans le pays pourraient en tirer des avantages considérables. Nous n’arriverons à rien en agissant seuls et sans un budget a minima suffisant pour former et équiper les pompiers forestiers. De plus, les préoccupations environnementales et climatiques commencent à peine à se répandre dans l’ensemble de la population, explique la biologiste Angela Pellin (chercheuse à l’école de la conservation de l’environnement et de la durabilité/IPÊ)