Condamné en Italie pour enlèvement et autres crimes, Leonardo Bertulazzi a été arrêté à Buenos Aires après que le gouvernement de Javier Milei a révoqué son statut de réfugié.   

 Bertulazzi, 72 ans, fuyait la justice italienne depuis 1980, date à laquelle il avait été condamné par contumace à 27 ans de prison pour enlèvement, association de malfaiteurs et utilisation d’armes de guerre. 

 Dans les années 1970, Bertulazzi était connu sous le pseudonyme de Stefano et était actif dans la division génoise des Brigades rouges, le groupe terroriste de gauche. Selon la justice italienne, Bertulazzi a participé à l’enlèvement de l’ingénieur naval Piero Costa en janvier 1977. Avec la rançon d’un million de dollars versée par sa famille, qui a permis sa libération au bout de 81 jours, on présume que les Brigades rouges ont financé diverses activités terroristes. Parmi celles-ci, l’achat de l’appartement de Rome où, en 1978, l’ancien premier ministre Aldo Moro, qui a finalement été assassiné, était retenu en captivité après avoir été kidnappé. 

 L’arrestation de Bertulazzi a été effectuée par des agents de la police fédérale argentine, avec la collaboration du bureau de l’attaché de la police italienne. La ministre de la sécurité locale, Patricia Bullrich, a salué le « travail de renseignement approfondi » qui a précédé l’arrestation : le détenu a été arrêté à son domicile dans le quartier de Monserrat, à Buenos Aires.  

 L’arrestation de jeudi était la deuxième de Bertulazzi à Buenos Aires. La première avait eu lieu en novembre 2002. À l’époque, il se trouvait en Argentine depuis six mois, après être entré au Chili avec le document de son frère aîné, par un poste-frontière situé en Patagonie. Il venait du Salvador, où il avait vécu pendant dix ans, parcourant l’Amérique latine en moto. 

 À l’époque, Bertulazzi avait demandé l’asile politique au motif qu’il n’avait « jamais commis de crime contre la paix, de crime de guerre ou de crime contre l’humanité, ni d’atrocité ». Il a également affirmé que les accusations portées contre lui en Italie étaient prescrites. Sa demande a été soutenue par des organisations de défense des droits de l’homme et une centaine d’universitaires de différents pays. Le statut de réfugié lui avait été accordé en 2004, lorsque la justice locale n’a pas reconnu la peine prononcée en Italie parce que Bertulazzi, jugé par contumace, n’avait pas pu exercer son droit à la défense. 

En 2019, le terroriste Cesare Battisti qui fut membre du groupe des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) avait été arrêté en Bolivie après avoir dû fuir le Brésil où il avait trouvé refuge. Il avait désavoué les intellectuels et politiques de gauche qui l’ont soutenu, déclarant : « Je n’ai jamais été victime d’une injustice. Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé, je n’ai même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». Il est actuellement en détention en Italie.

Cliché de la police fédérale  argentine