Elon Musk s’oppose à la fermeture de X au Brésil et menace de porter plainte contre le juge qui l’a ordonnée.
Le régulateur brésilien commence à bloquer l’accès au réseau social, et le magnat accuse Alexandre de Moraes d’une « longue liste de crimes » et de ne pas respecter les lois de son pays.
Elon Musk, s’est indigné ce samedi matin (31/8) contre la décision du juge brésilien Alexandre de Moraes de suspendre le réseau en raison du « répétitif non-respect des ordres judiciaires ». L’organe de régulation des télécommunications du Brésil, Anatel, a demandé aux fournisseurs de services Internet de suspendre l’accès des utilisateurs et, depuis minuit dernier, les principaux opérateurs ont commencé à le faire. Cette réaction intervient après que l’entrepreneur américain ait refusé de bloquer six profils d’utilisateurs proches du bolsonarisme, arguant que le juge est « un dictateur » qui cherche à les censurer. Ce matin (samedi 31/8), il a menacé de commencer à publier une « longue liste de crimes » du juge, qu’il accuse de violer les lois de son pays par sa décision.
Le juge le plus célèbre et puissant du Brésil, Alexandre de Moraes, symbole de la défense de la démocratie et engagé contre la désinformation, a ordonné vendredi que l’activité du populaire réseau social soit immédiatement suspendue. La mesure ferme du magistrat de la Cour Suprême est l’aboutissement du conflit qui dure depuis des semaines entre les deux hommes. Elon Musk refusant de bloquer six profils d’utilisateurs proches du bolsonarisme.
Mercredi (28 août), Moraes avait ordonné au milliardaire Elon Musk, propriétaire de X (anciennement Twitter), de nommer un représentant légal au Brésil dans les 24 heures. En cas de non-respect, disait l’assignation, le réseau social serait suspendu dans le pays.
Musk fait l’objet d’une enquête de la Cour suprême pour obstruction à la justice, organisation criminelle et incitation au crime.
À la suite de cette décision, Elon Musk a déclaré sur son compte X que « la liberté d’expression est la base de la démocratie et qu’un pseudo-juge non élu au Brésil la détruit à des fins politiques ».
Le Brésil est le sixième marché de X au monde, avec 21,5 millions d’utilisateurs, selon la plateforme mondiale de données et de statistiques Statista.
La suspension de X est en vigueur jusqu’à ce que la plateforme respecte toutes les décisions du STF, paie les amendes, qui s’élèvent déjà à 18,3 millions de R$ (environ 3 millions d’€) et désigne un représentant dans le pays.
J’utilise un VPN (ce qui, en l’espèce, est actuellement illégal au Brésil) sur son PC. Pas sur mon téléphone, pour l’instant, je ne constate pas de blocage. Mise à jour, samedi 31 à 10:30, X est effectivement bloqué. Le bras de fer entre Musk et le juge de Moares se poursuit. Les VPN étant proscrits sous peine d’amendes voire de prison, les utilisateurs avertis passent par le réseau Tor. Beaucoup d’entreprises étrangères sont du coup très impactés (Tor ralentit conséidérablement les débits surtout conjugué avec un VPN).
Précision : Le juge Moraes avait ouvert en avril une enquête sur le milliardaire en l’accusant d’avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions. Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X au Brésil en invoquant les actions du haut magistrat, tout en y maintenant le service disponible.