Face à tout ce qu’il se passe au Venezuela, le président de la Cour suprême du Brésil a tenu à affirmer avec force que le régime vénézuélien actuel ne peut être qualifié ni de droite ni de gauche. Il s’agit tout simplement d’un « naufrage politique », qu’il comme étant un « désastre humanitaire », comme il l’a dit à Guillermo Amado, de l’édition numérique Metrópoles.

Luís Roberto Barroso a déclaré : « Je suis surpris que les gens se disputent pour savoir si le Venezuela est de droite ou de gauche. Ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est juste un désastre humanitaire. Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi la gauche brésilienne s’est attachée au maître (Maduro) du naufrage qu’est le Venezuela (…) La vie gravite en fonction de ce qui est bien et de ce qui est mal, pas en fonction des idéologies ».

Les discussions au Brésil sur la catastrophe humanitaire, comme l’a souligné le juge Barroso, continueront d’être une épine dans le pied de Lula et de son gouvernement lors des élections municipales d’octobre. Elles sont perçues comme le prélude aux élections présidentielles de 2026, où un nouveau duel se répétera entre la gauche de Lula et la nouvelle droite, non seulement bolsonariste, mais aussi celle plus classique, qui semble se renforcer de jour en jour.

L’intervention du juge arrive au moment où sont publiés par le journal O Globo des chiffres alarmants rapportés par l’ONG Foro Penal, selon lesquels le Venezuela a le plus grand nombre de prisonniers politiques du siècle à l’heure actuelle. Plus de 1 500 personnes ont été détenues pour des raisons politiques en un mois. Parmi eux, 114 sont des mineurs. On ne compte plus les actes de torture même sur des enfants.

 

Luís Roberto Barroso, né en 1958, est depuis 2013, membre du Tribunal suprême fédéral, qu’il préside depuis 2023.

Le 23 mai 2013, il est nommé par la présidente Dilma Rousseff comme membre du Tribunal suprême fédéral. Le 5 juin suivant, le Sénat approuve sa candidature par 59 voix pour et 6 contre et il prend ses fonctions le 26 juin.

De 2020 à 2022, il est parallèlement président du Tribunal supérieur électoral. Le 28 septembre 2023, il succède à Rosa Weber à la présidence du Tribunal suprême fédéral.