Des incendies ravagent simultanément le Brésil et le Portugal. Bien que ces deux pays partagent la même langue et une histoire commune, leurs capacités à combattre le feu diffèrent considérablement. Le Brésil, un territoire immense, est mal préparé face à cette crise, malgré le déploiement de 4 000 brigadistes, 22 avions et 1 000 véhicules. En comparaison, le Portugal, beaucoup plus petit, mobilise 6 500 brigadistes, 42 avions et 1 900 véhicules.

Les incendies au Brésil, qui durent depuis plus de deux mois, sont alimentés par une sécheresse historique, la pire en 70 ans, et par des activités criminelles, héritées de l’époque de Jair Bolsonaro, où la criminalité a prospéré en Amazonie. Le nombre de foyers de feu a doublé par rapport à l’année précédente, atteignant environ 190 000, et les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 60 % au dernier trimestre. Le président brésilien, Lula da Silva, a reconnu que le pays n’était pas préparé à cette crise climatique et a débloqué 514 millions de réaux (85 millions d’euros) pour combattre les incendies.

Malgré ces mesures, la réaction du gouvernement est jugée insuffisante par les ONG environnementales. Marcio Astrini, de l’Observatoire du Climat, critique la lenteur de la réponse gouvernementale et souligne que beaucoup de professionnels luttant contre les flammes viennent de petites communautés locales, y compris des populations indigènes, et manquent de ressources et de formation adéquate. Le président de l’agence environnementale brésilienne, Ibama, souligne également la difficulté de mobiliser et de former ces brigadistes.

Le Brésil est particulièrement vulnérable à cause de la combinaison de la sécheresse extrême et des activités criminelles qui provoquent intentionnellement des incendies pour créer des terres agricoles ou des pâturages. Les autorités locales et fédérales peinent à contrôler la situation, en partie à cause du manque de ressources, mais aussi à cause de l’influence croissante du lobby anti-environnementaliste au sein du Congrès, qui freine les efforts pour durcir les sanctions contre les pyromanes.

Le Brésil a exprimé sa solidarité avec le Portugal face à ces incendies, et le gouvernement de Lula a appelé les pays alliés à intensifier leurs efforts pour s’adapter aux impacts du changement climatique et faire face à la multiplication des événements naturels extrêmes. Pour l’instant ce ne sont que des paroles vaines.