24 février 2024, lors d’un sommet (très) conservateur 

Javier Milei, veut devenir le grand allié de Donald Trump en Amérique latine. Le président argentin ne figurait pas sur la liste des premiers dirigeants mondiaux avec lesquels le vainqueur des élections américaines s’est entretenu au téléphone, mais la Casa Rosada souligne qu’il sera le premier à le féliciter en personne. Milei se rendra donc aux États-Unis la semaine prochaine pour participer à la Conservative Political Action Conference (CPAC) qui se tiendra du 14 au 16 novembre à Mar-a-Lago, en Floride, où Trump a sa résidence. 

 Des sources officielles ont confirmé le voyage de Milei, mais la date exacte de la rencontre avec Trump n’est pas encore connue. Selon les médias locaux, l’entourage comprendra sa sœur et secrétaire de la présidence, Karina Milei, et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Gerardo Werthein, qui était ambassadeur à Washington jusqu’à la semaine dernière. 

 Le président argentin, admirateur avoué du leader républicain, a déjà eu un échange avec lui lors d’un autre sommet conservateur le 24 février. À l’époque, alors que Trump était en campagne et que Milei venait de prendre ses fonctions, la rencontre s’était limitée à une chaleureuse accolade, un bref dialogue et une photo. 

 Mercredi, dès que les résultats de l’élection ont été connus, le président argentin s’est montré euphorique et dithyrambique : « Félicitations pour votre formidable victoire électorale. Maintenant, Rendre à l’Amérique sa grandeur. Vous savez que vous pouvez compter sur l’Argentine pour mener à bien votre tâche. Succès et bénédictions. Meilleures salutations ». 

 Alignement sur les États-Unis   

 Milei a opéré un virage radical dans la politique étrangère de l’Argentine et a exprimé un alignement inconditionnel sur les États-Unis et Israël. Le vote de l’Argentine contre l’embargo américain sur Cuba a motivé l’expulsion immédiate de la ministre des affaires étrangères et son remplacement par Gerardo Werthein (ancien président du comité olympique d’Argentine), qui a lancé une purge idéologique pour éliminer les diplomates qui remettent en question le programme du dirigeant d’extrême droite.  

 Le gouvernement argentin espère capitaliser sur son harmonie idéologique avec le nouvel occupant de la Maison Blanche à partir du 20 janvier, un peu à l’image de l’Argentine des années 1990, où l’on parlait de « relations charnelles » avec la puissance américaine. Milei et Trump partagent des positions contre l’avortement, le féminisme et la lutte contre le changement climatique, et ils sont également unis par leur critique de la bureaucratie et des organisations internationales. Le président argentin bénéficie du fait que d’autres alliés des États-Unis dans la région, comme le Brésil, le Chili et la Colombie, sont désormais gouvernés par des forces de centre-gauche. Toutefois, il reste à voir quelle place Trump accorde à l’Amérique latine dans son programme étranger. 

 L’équipe de Milei espère qu’une bonne relation avec Trump permettra de promouvoir les investissements américains en Argentine dans des domaines tels que l’énergie et l’exploitation minière. Les projecteurs sont également braqués sur les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau prêt destiné à aider l’Argentine à accélérer sa sortie de la récession. L’Argentine doit encore rembourser les 44 milliards (USD) qu’elle doit au FMI depuis 2018, mais la médiation du gouvernement américain pourrait être bénéfique pour obtenir un autre accord qui signifierait l’arrivée de nouveaux fonds. 

Sources : Reuters,  El País