C’est un allié de poids de l’ancien président d’extrême droite qui a été arrêté ce samedi matin par la police fédérale brésilienne dans le cadre de l’enquête sur la tentative de coup d’Etat de 2022. Il s’agit du général Braga Netto  . La police fédérale a également perquisitionné son domicile. La défense du général n’a pas encore fait de commentaire.  

Le mois dernier, la police a formellement accusé Braga Netto, qui était le colistier de Bolsonaro à la vice-présidence lors de l’élection de 2022, d’avoir joué un rôle de premier plan dans une conspiration criminelle visant à empêcher le vainqueur de gauche, Luiz Inácio Lula da Silva, d’accéder au pouvoir. Trente-neuf autres personnes, dont Bolsonaro, ont également été accusées.

Mais samedi matin, le général quatre étoiles devenu politicien, qui a également été  chef de cabinet de Bolsonaro pendant sa présidence 2019-2023, a été placé en garde à vue à son domicile dans le quartier de Copacabana, situé en bord de mer à Rio.

Dans un communiqué, la police fédérale explique que l’arrestation de samedi visait à empêcher la répétition d’actes illégaux.

« Au cours de ses enquêtes, la police fédérale a conclu que Braga Netto était l’architecte du coup d’État (…) qu’il était la principale autorité derrière la planification du coup d’État ». Il était, selon les termes d’un enquêteur, le chef et le mentor du coup d’État,  mais sous le commandement de Bolsonaro.

Les observateurs politiques considèrent désormais que l’arrestation de Jair Bolsonaro est inévitable et pensent qu’elle aura lieu l’année prochaine.

Le rapport de police récemment publié sur le complot présumé brosse un tableau d’une conspiration de longue date dont les enquêteurs pensent qu’elle a été conçue pour aider Bolsonaro à s’accrocher au pouvoir malgré sa défaite aux élections de 2022. L’idée était d’utiliser les médias sociaux pour diffuser de fausses allégations de fraude électorale qui pourraient être utilisées pour justifier une intervention militaire.

La police affirme que le complot pro-Bolsonaro devait avoir lieu le 15 décembre 2022, soit deux semaines avant la prestation de serment de Lula, qui a battu Bolsonaro lors de l’élection présidentielle d’octobre.

Selon la police, les conspirateurs, dont Braga Netto et d’autres personnalités militaires de haut rang, auraient espéré que ce jour-là, Bolsonaro signerait un « décret de coup d’État » autorisant une prise de pouvoir par l’armée. Le lendemain, Braga Netto et l’ancien ministre de la sécurité institutionnelle, le général Augusto Heleno, étaient censés être chargés d’un cabinet de gestion de crise.

La police affirme que la seule raison pour laquelle Bolsonaro n’a pas signé ce décret est que les comploteurs n’ont pas réussi à obtenir un soutien suffisant de la part des hauts gradés de l’armée brésilienne. Lire sur ce site :

Tentative de coup d’État au Brésil : un général loyaliste rompt le silence

La police soupçonne également les comploteurs d’avoir planifié l’assassinat ou l’enlèvement d’ennemis présumés du mouvement politique radical de M. Bolsonaro, notamment Lula, son vice-président de centre-droit, M. Geraldo Alckmin, et le juge de la Cour suprême, M. Alexandre de Moraes.

 Sources : médias brésiliens dont Globo, Folha de SP, Agência Brasil