Brésil : La plus grande population de jaguars au monde menacée par les incendies

C’est un véritable  sanctuaire de jaguars menacé par les incendies

Les incendies qui font rage dans le Pantanal, la plus grande zone humide tropicale sur terre, menacent une réserve naturelle connue pour abriter la plus grande population de jaguars au monde, ont alerté mardi les autorités de l’Etat du Mato Grosso.

La réserve est située dans le Pantanal, la plus grande zone humide tropicale sur terre.

« Des renforts ont été envoyés pour lutter contre l’incendie dans le parc naturel Encontro das Aguas », précise un communiqué des autorités brésiliennes ce mardi. Deux femmes et sept enfants, dont les maisons étaient entourées par les flammes, ont été secourus. Les sauveteurs tentent également de protéger les 140 ponts afin d’éviter que les populations se retrouvent isolées.

La région, à l’extrémité sud de la forêt amazonienne, abrite également une des plus grandes concentrations d’oiseaux et de caïmans de la planète (UICN). Cette grande plaine traversée par de nombreuses rivières a été touchée par un nombre record d’incendies cette année. Il y a déjà eu plus d’incendies dans le Pantanal brésilien cette année (12.102) que sur l’ensemble des années 2018 et 2019 combinées, selon les données satellitaires recueillies par l’agence spatiale nationale, l’INPE.

En juillet, les satellites ont détecté 1.684 incendies dans la région, soit trois fois plus qu’en juillet 2019 considéré jusqu’alors comme le pire mois depuis le début des relevés de l’INPE en 1998.

Les autorités brésiliennes ont lancé le 7 août l’opération Pantanal II visant à limiter l’impact de ces incendies et 122 pompiers luttent cette semaine contre les flammes, appuyés par cinq avions bombardiers d’eau. Mais c’est très loin d’être suffisant.

En juillet 2020, le nombre d’incendies de forêt en Amazonie brésilienne a augmenté de 28% par rapport à l’année précédente. Sur la seule journée du 30 juillet, les satellites ont détecté quelque 1 000 incendies en Amazonie, indique l’INPE. Une hausse similaire des départs de feu avait déjà été recensée en juin par rapport à l’année dernière. Et le pire reste à venir, selon les spécialistes. La saison sèche n’est pas terminée et les pics annuels d’incendies sont habituellement enregistrés aux mois d’août et surtout de septembre. Rien qu’au cours des 20 premiers jours d’août, plus de 20 000 foyers ont été recensés par l’INPE. Beaucoup de ces foyers amazoniens sont allumés par les hommes, afin notamment de développer l’élevage. « Les arbres sont abattus quatre ou cinq mois avant le début de la saison sèche, le plus souvent dans des forêts déjà dégradées ou exploitées pour les essences qui ont de la valeur », explique Plinio Sist, directeur de l’unité de recherche Forêts et sociétés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique (Cirad).