Réforme des retraites
La défaite des syndicats n’est pas une bonne nouvelle
C’est une défaite. D’abord personnelle pour Sophie Binet et Laurent Berger. Bombardée patronne de la CGT elle n’a ni les compétences ni le charisme pour ce poste. Une quadragénaire qui, lors d’une de ses toutes premières interventions publiques, lance « j’ai envie de dire LOL », à propos de la réforme des retraites, sans doute pour faire d’jeune, a tout de suite montré ses limites. Quant à Laurent Berger, non seulement il n’a tenu aucun de ses engagements (1) envers le gouvernement, mais il a enterré le syndicalisme modéré. La CFDT était jusqu’à maintenant considérée comme un syndicat raisonnable enclin à maintenir une certaine culture du compromis. En échange de quoi ? On se le demande.
Ensuite c’est une défaite stratégique du syndicalisme français. Cette défaite des syndicats n’est pas une bonne nouvelle pour les travailleurs français qui se retrouvent avec les pires défenseurs, incapables de négocier, allergiques aux compromis. Dans aucun autre pays européen, on a vu un tel amateurisme. La CGT, en particulier, n’aura fait que défendre les régimes spéciaux d’une poignée de privilégiés au détriment des salariés du privé. Et ça, ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle pour eux.
(1) Il avait notamment affirmé au gouvernement qu’il tiendrait compte du recul de celui-ci sur l’âge limite en passant de 65 ans à 64. Non seulement il n’en a pas tenu compte, mais il s’est aligné sur l’intransigeance de la CGT.
Dessin de Chaunu dans Ouest-France