Des photos du trésor pourraient prouver que l’épave la plus riche de l’histoire a été retrouvée

Il y a trois siècles, la Royal Navy a porté un coup dévastateur à la couronne espagnole en coulant un navire de guerre chargé de trésors sous les eaux des Caraïbes. Chargé d’or, d’argent et d’émeraudes, d’une valeur estimée à 20 milliards de dollars, le galion – baptisé San José – est depuis longtemps entré dans la légende.
Aujourd’hui, des chercheurs affirment avoir découvert la preuve la plus évidente de sa dernière demeure.
À la fin de l’année 1707, un groupe de marchands et de fonctionnaires péruviens s’est rendu à Portobelo, sur la côte nord du Panama, avec à son bord le trésor destiné à la trésorerie espagnole.
Ils y rencontrent la flotte espagnole Tierra Firme, qui détient le monopole du transport des richesses royales entre l’Amérique du Sud et la péninsule ibérique et qui est dirigée par son navire amiral, le San José.
Après avoir quitté Portobelo, le galion et ses escortes tombent dans une embuscade tendue par une escadre britannique sous le commandement de Charles Wager. Une bordée de canons britanniques a rompu la coque du San José, déclenchant une explosion massive dans sa poudrière et envoyant le navire au fond de l’océan.
En 2015, la marine colombienne a identifié une épave qui semblait être un bon candidat pour le galion. Toutefois, son identité n’a pas été prouvée de manière concluante. La nouvelle étude a utilisé des techniques d’imagerie sous-marine sophistiquées pour analyser une partie de la cargaison du navire coulé. À l’aide d’un véhicule sous-marin télécommandé, les chercheurs ont capturé des images haute résolution de pièces de monnaie éparpillées près de la poupe de l’épave. Une reconstitution 3D détaillée des pièces suggère qu’il s’agit de « cobs » ou « macuquinas » en argent frappés à la main, portant les symboles héraldiques de Castille et León et une date d’émission claire de 1707. Les détails suggèrent qu’elles proviennent du Pérou.
Désormais, Avec son chargement estimé à 15 milliards d’euros (près de 20 selon certaines sources), l’épave du San José suscite bien des convoitises. Un véritable bras de fer juridique oppose le gouvernement colombien et une entreprise américaine spécialisée dans l’exploration sous-marine.
Aujourd’hui il repose au large de Carthagène, dans la mer des Caraïbes, en Colombie.
L’emplacement exact de la découverte n’a jamais été révélé, afin d’éloigner les pilleurs. Le président colombien, Gustavo Petro, a fait du renflouement du navire une priorité avant la fin de son mandat en 2026, mais avant cela, une partie du butin sera mise en sécurité.
La Colombie considère que le contenu précieux du San José lui revient et envisage la création d’un musée des bateaux naufragés. L’Espagne estime elle aussi que ce navire de guerre lui appartient, et donc son contenu, se basant pour cela sur une convention de l’Unesco sur le patrimoine subaquatique datant de 2001.
De plus, une entreprise américaine, Glocca Morra, qui a été chargée de rechercher le navire dans les années 1980 affirme l’avoir localisé et s’est vu attribuer un pourcentage sur les éventuelles découvertes. Leurs droits sont désormais détenus par Sea Search Armada, qui a intenté des actions en justice d’une valeur de plusieurs milliards de dollars contre le gouvernement colombien. Une procédure est actuellement en cours devant la Cour permanente d’arbitrage des Nations unies pour un montant de 10 milliards de dollars, soit 50 % de la valeur estimée de l’épave.
Combat naval au large de Carthagène, 28 mai 1708. Une escadre britannique attaque la flotte de l’or espagnole. Un navire espagnol est capturé, un autre contraint de s’échouer, et le San Jose qui transportait l’essentiel du trésor espagnol, est détruit par l’explosion de sa poudrière. Samuel Scott (1702-1772).
Sources : presse colombienne & espagnole, archives personnelles, Globo, The Times.