Le Cerro Rico de Potosí, dont l’argent a alimenté le capitalisme il y a 500 ans, est en train de s’effondrer. Pour tenter de le protéger, on ferme les puits de mine et on comble les dolines.

Le cerro Rico, également connu sous le nom de cerro de Potosí possédait les veines d’argent les plus importantes du monde. Entre le XVIe et le XVIIe siècle, 80% de tout l’argent extrait dans le monde provenait de cette mine andine qui culmine à plus de 4700 mètres d’altitude.

La colline, dont la structure formait un sommet triangulaire presque parfait, est aujourd’hui légèrement affaissée à l’est et criblée de dolines, dont certaines atteignent des dizaines de mètres de large et de profondeur. Selon les géologues l’effondrement du Cerro Rico est quasi imminent. En fait, la montagne est creuse.

Fondée en 1545 par les Espagnols après la découverte de filons d’argent sur la colline, Potosí est rapidement devenue un centre de l’Amérique coloniale, atteignant plus de 120 000 habitants en 1575. L’argent qui en provenait était frappé à l’hôtel des monnaies de la ville avant d’être envoyé à la Couronne espagnole.

Après des siècles d’exploitation minière, le Cerro a connu plusieurs glissements de terrain qui ont transformé sa silhouette et mis en danger les travailleurs.

El Cerro Rico toujours exploité par la population locale et une grande partie de ses emplois sont liés à l’exploitation minière et aux métiers du tourisme dans le secteur, car des visites de mines sont organisées.​

Vers la mondialisation monétaire dès 1570 !

Selon une étude de l’Institut géographique militaire de Bolivie, il a été révélé que le Cerro Rico s’enfonce à une vitesse de 0,3 millimètre par minute, ce qui fait que sa forme conique d’origine ne peut plus être distinguée de certaines parties de la ville.

Les mines de cette montagne ont alimenté, et sans doute largement contribué à créer, le capitalisme et, ce n’est pas un anachronisme, la mondialisation. C’est en effet avec cet argent qu’a été frappée la première pièce de monnaie véritablement mondiale, la Real de a Ocho. 

Produite en très grandes quantités, elle s’est répandue en Asie, en Europe, en Afrique et aux Amériques dans les 25 années qui ont suivi sa première frappe, dans les années 1570, établissant ainsi sa domination mondiale. Connu également sous le nom de peso de ocho reales ou simplement peso, il a été pendant trois siècles la monnaie de réserve. On estime qu’au XVIIIe siècle, 50 % de toute la monnaie en circulation dans le monde était en Real de a Ocho. Il n’a été remplacé qu’au XIXe siècle par la livre sterling et, à partir du milieu du XXe siècle, par le dollar américain.