Baptiste Lormand, 45 ans, était restaurateur

Enquête sur l’homicide d’un citoyen d’origine française au Mexique

Les autorités mexicaines ont levé une grande partie du mystère sur la mort d’un Français, dont le corps a été retrouvé samedi à Mexico. Le crime serait crapuleux. L’homme aurait en effet été tué avec son associé mexicain alors qu’ils livraient des bouteilles de vin grands crus, selon des éléments d’enquête. Le meurtre a fait l’objet d’investigations de la part du bureau du procureur général de Mexico (FGJCDMX). Les deux cadavres ont été retrouvés dans le sud de la ville, sur un chemin de terre de la municipalité de Tlapan, les mains attachées dans le dos. Des traces de sang étaient visibles sur le crâne ainsi que de multiples ecchymoses sur tout le corps.

Baptiste Lormand, propriétaire d’un restaurant au Mexique, a été tué alors qu’il livrait des bouteilles de vin grands crus. La victime était propriétaire du Surtidora Don Batiz, un restaurant de Polanco, un quartier chic proche du centre-ville, où vivent beaucoup d’étrangers dont des hommes d’affaires, des diplomates et des journalistes.

Dans les deux cas, les corps ont été battus, ligotés et présentaient des taches de sang sur la tête.

« Apparemment, les deux hommes ont été dépouillés de bouteilles de vin d’une grande valeur marchande », a indiqué le secrétaire à la sécurité de la ville, Omar Garcia Harfuch. Baptiste Lormand et son associé, Luis Orozco, avaient été portés disparus depuis vendredi dernier (27/11). « Grâce aux caméras de surveillance, nous savons que le Français avait été vu pour la dernière fois le 26 novembre sortant de son domicile à Polanco, seul à bord de sa voiture, une Mitsubishi noire, en direction de Tlalpan », a précisé Omar Garcia Harfuch. « Une fois la Mitsubishi parvenue dans la zone, un autre véhicule a été repéré par les caméras de surveillance, de couleur blanche, conduit par son associé mexicain », a-t-il ajouté. Le samedi (29 novembre) à deux heures du matin, les deux corps sans vie ont été retrouvés.

On en voulait à leur marchandise

Le porte-parole du Procureur général de la ville de Mexico, Ulises Lara Lopez, a de son côté précisé que les deux hommes avaient cessé de recourir aux services de coursiers-livreurs « afin de réduire les coûts élevés de frais de transport à cause de la pandémie » qui fait rage au Mexique. Ils effectuaient donc eux-mêmes les livraisons, sans protection spéciale.

Baptiste Lormand a dirigé un hôtel pendant un certain temps, le Little Unknown Hotel. Selon un de ses amis, il importait du Cognac et des vins de Bourgogne, notamment du Chardonay (blanc). Il avait fait l’école hôtelière de Glion, en Suisse. Il était arrivé au Mexique en 1997 et, au début des années 2000, avait ouvert avec succès une taverne, Le Bouchon, à Polanquito. Il aurait déjà été victime d’une tentative de racket.

La maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, a déploré ces homicides et a indiqué avoir téléphoné à l’ambassadeur de France au Mexique, Jean-Pierre Asvazadourian, qui a pris ses fonctions à la mi-octobre. « Ces homicides nous préoccupent beaucoup. J’ai appelé l’ambassadeur pour lui exprimer notre solidarité, l’assurer que nous faisons tout pour mener l’enquête à son terme et rendre justice », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Un des suspects aurait été arrêté lundi après-midi en possession de drogue et de plusieurs bouteilles de Cognac et de vin. Un homme que les autorités appellent Angel N. 

Le nombre d’homicides ne cesse d’augmenter au Mexique depuis 2006. Il a dépassé les 30 000 victimes en 2019, selon des chiffres officiels, pour un total de près de 300 000 morts au cours des 15 dernières années.

Mise à jour (mercredi 02/12)

Les personnes arrêtées pour les meurtres de Lormand et Orozco sont liées à un gang criminel dans le sud de la ville de Mexico.

Les suspects ont été localisés avec des bouteilles d’alcool haut de gamme, des armes et de la drogue (Source : El Paìs Mexico). Le chef de la police, Omar García Harfuch, a indiqué que les détenus sont liés à une cellule criminelle qui opère dans les municipalités de Tlalpan et Magdalena Contreras. La procureur Ernestina Godoy, lors d’une conférence de presse, a déclaré que grâce aux images des caméras de surveillance des véhicules des victimes, ils ont pu demander un mandat de perquisition pour les maisons où ils ont trouvé des pierres de cocaïne, de la marijuana, des mitrailleuses, des balances et des bouteilles d’alcool de grande valeur. À l’heure actuelle, il y a quatre détenus, trois hommes et une femme.