La pandémie aux Amériques devenue incontrôlable sauf au Canada et dans une moindre mesure en Uruguay

Moins d’un an après le premier décès dans les Amériques, la plupart des prévisions épidémiologiques sur la pandémie ont échoué. Les politiciens, les commentateurs, les médias et les entités de recherche économique ont sous-estimé l’ampleur du problème ou surestimé la capacité des États à faire face à une situation inconnue, selon le quotidien El Paìs. Le millionième décès officiellement attribué à la Covid sur le continent américain a été atteint. 

Ce chiffre est à prendre avec des pincettes surtout en ce qui concerne l’Amérique latine. Les chiffres officiels, par exemple au Brésil ou au Mexique seraient, selon des scientifiques des universités brésiliennes (São Paulo) très inférieurs à la réalité. En fait, seules les statistiques établies par les états civils en termes de nombre de décès pourront dans plusieurs mois établir avec beaucoup plus de précision la mortalité due directement ou indirectement au virus. On sait toutefois qu’à Manaus (capitale de l’Amazonie) les cimetières sont totalement saturés.

Sinistre catastrophe au Mexique et au Brésil

Au début de la pandémie, la première vague a eu des effets similaires à ceux du vieux continent. Puis le premier pic est intervenu plus tôt en Europe. Et, notamment aux États-Unis et en Amérique du Sud (à l’exception de l’Uruguay), tout s’est très vite emballé faute de politique adéquat comme l’obligation du port du masque et le confinement, sauf au Canada. Aujourd’hui, le Mexique et le Brésil sont particulièrement impactés. Deux pays où les présidents populistes (un d’extrême droite, Bolsonaro et l’autre de gauche, Lopez-Obrador, actuellement contaminé) sont farouchement opposés aux mesures restrictives et même au port du masque. Cependant, Jair Bolsonaro est sans doute le dernier chef d’État à être encore opposé au vaccin. Quant au Mexique, il est désormais le troisième pays au monde le plus touché par la Covid. À Mexico, le taux d’occupation des lits dans les services de réanimation dépasse désormais 90 %, quant à l’économie mexicaine elle est tout comme celle du Brésil en chute libre. Dans ce dernier pays, l’année 2020 a vu le départ d’investisseurs et industriels historiques comme Mercedes, Sony et tout dernièrement Ford. On estime que 32 à 35 millions de Brésiliens n’ont plus de revenus ou vivent avec moins d’un dollar par jour. Les établissements scolaires n’ont pas réouvert depuis février 2020. Autre sujet de préoccupation au Brésil, l’inconscience des maires des petites communes de l’État de São Paulo qui refusent d’appliquer les moindres mesures de prévention, même les moins contraignantes. Le gouvernorat souhaite désormais faire intervenir la police militaire pour au moins imposer le masque et un couvre-feu. Les hôpitaux de la capitale économique du Brésil sont désormais sur le point d’être saturés à 100 %, selon le professeur Carlos Magno, épidémiologiste à Unesp de Botucatu Université fédérale de médecine) et chef de service à l’hôpital universitaire : « Si rien n’est fait et que la transmission se poursuit ainsi, nous nous effondrerons dans deux semaines », prévient-il.

Actuellement et selon les statistiques officielles, le continent américain concentre donc le plus grand nombre de cas avec les États-Unis, le Brésil, et le Mexique. Rien qu’à eux trois, ils totalisent plus d’un tiers du total des personnes infectées au niveau mondial. Viennent ensuite la Colombie, l’Argentine et le Pérou. Deux cas sont relativement exceptionnels dans ce triste tableau, ceux de l’Équateur et de l’Uruguay. Le premier a été très impacté au tout début de la pandémie puis semble maintenant la contrôler. En Uruguay, même si la semaine dernière le nombre de cas a brutalement augmenté, la situation est restée stable tout au long de l’année écoulée.

 

Info de dernière minute : tous les vols entre le Portugal et le Brésil dans un sens comme dans l’autre sont suspendus depuis ce 29 janvier.