Julia Chuñil Cutricura, 72 ans, activiste environnementale, présidente de la communauté mapuche de Putreguel, région des Los Ríos, dans le sud du Chili, a disparu sans laisser des traces.
Le 8 novembre 2024, elle quittait son domicile à la recherche d’animaux égarés dans une forêt native sous sa garde. Ce jour-là, après s’être séparée d’une voisine qu’elle avait invité à l’accompagner, Julia est finalement partie seule avec son chien « Cholito » et sa hache qu’elle utilisait pour travailler.
Elle a été la cible de menaces répétées de la part de puissants propriétaires fonciers de la région, qui cherchent à s’approprier les terres que Julia et sa communauté protègent avec détermination. L’enquête n’a pas progressé.
L’un de ses fils a expliqué qu’en cherchant sa mère, il a trouvé des traces de camionnette, un véhicule « inhabituel » pour le secteur, ce qui a éveillé les soupçons. L’affaire a pris une importance nationale et internationale en raison de la disparition d’un défenseur de l’environnement. Un mois plus tard, ses enfants, avec le soutien de la Fondation Escazú, portent plainte pour enlèvement et féminicide présumé.
Julia Chuñil est née en 1952 dans le secteur rural de Huichaco, dans la commune de Máfil. Pendant sa jeunesse, elle est allée en ville pendant un certain temps, mais elle est ensuite retournée à la campagne. Elle est mère de 5 enfants et grand-mère de 10 petits-enfants.
En 2018, elle s’est battue pour la protection de 900 hectares de forêt native dans la commune où elle vivait, Máfil.
Julia Chuñil a disparu le 8 novembre 2024 dans des circonstances inquiétantes. Ce jour-là, elle a quitté son domicile avec son chien pour surveiller son bétail dans un enclos situé à environ deux kilomètres. Depuis, aucune trace d’eux n’a été retrouvée et les recherches se sont révélées infructueuses. Ses proches n’excluent pas la possibilité d’un acte criminel, car Julia a été la cible de menaces persistantes de propriétaires fonciers de la région, désireux de s’approprier les terres que sa communauté protège. En tant que défenseure de l’environnement, Julia a subi des intimidations pour avoir refusé de quitter le territoire de la communauté mapuche de Putraguel, une terre ancestrale qu’elle préside. Elle a déjà été soumise à des pressions d’hommes d’affaires pour vendre et abandonner ses terres.
Aujourd’hui, la famille continue de dénoncer l’inaction des autorités. Sa petite-fille, Lyssete Sanchez, a exigé la destitution de la procureure régionale chargée de l’affaire, dénonçant l’inutilité et l’incompétence de sa gestion. Selon elle, la procureur n’aurait fait qu’essayer d’inculper la famille sans enquêter sur l’homme d’affaires qui a menacé de mort sa grand-mère.
La Corporación de Promoción y Defensa de los Derechos del Pueblo a exprimé sa préoccupation concernant la disparition de Julia Chuñil, soulignant que son cas met en évidence le risque auquel sont confrontées les femmes défenseurs au Chili. Elle a appelé l’État à enquêter avec diligence et à épuiser toutes les ressources disponibles, rappelant son obligation en vertu du droit international.