Un groupe appelé The Company est accusé de diffuser la désinformation du Kremlin en Amérique latine…

L’Argentine a identifié un réseau d’espionnage russe connu sous le nom de The Company et l’a accusé de chercher à manipuler l’opinion publique et à servir les intérêts de Moscou en Amérique latine.

Les autorités ont déclaré que le groupe diffusait de la désinformation et tentait d’exercer une influence sur la politique. Deux citoyens russes vivant en Argentine, Lev Andriashvili et son épouse Irina Yakovenko, ont été identifiés par Manuel Adorni, porte-parole du président Milei, comme étant au cœur du complot présumé.

Tous deux seraient responsables du financement du réseau et de l’établissement de liens avec des collaborateurs locaux. Le réseau, dont la taille n’a pas été précisée dans la déclaration d’Adorni, aurait créé et diffusé du contenu sur les médias sociaux et tenté d’influencer le travail d’organisations publiques, de fondations et de structures non gouvernementales.

Son but ultime était de « former un groupe de personnes fidèles aux intérêts de la Russie » pour mener des campagnes de désinformation contre l’État argentin, a déclaré Adorni.

Le groupe serait lié au gouvernement russe et au projet Lakhta, précédemment impliqué dans l’ingérence électorale et la désinformation en ligne aux États-Unis, dans l’UE et en Ukraine.

Le projet Lakhta a été financé par Yevgeny Prigozhin, oligarque décédé et chef du groupe paramilitaire Wagner, qui est mort dans un « accident » d’avion en août 2023. Les autorités ont déclaré qu’un certain nombre d’arrestations avaient eu lieu dans le cadre de l’enquête sur le réseau.

Ces dernières années, la Russie a étendu sa présence dans le domaine du renseignement en Amérique du Sud, profitant d’une surveillance relativement faible en matière de contre-espionnage et de la possibilité d’opérer sous couverture civile.

Les autorités argentines se sont également inquiétées de l’entrée de femmes russes enceintes dans le pays afin d’obtenir la citoyenneté pour leurs enfants. En 2022, première année de l’invasion massive de l’Ukraine par la Russie, six de ces femmes se sont vu refuser l’entrée sur le territoire, soupçonnées d’abus de visa.

Des responsables américains ont également décrit le Brésil comme une pépinière d’agents russes, citant des cas où des agents ont vécu sous de fausses identités et obtenu de véritables documents locaux.