Pérou : démissions en série au sommet de l’État après un VaccinGate

 

Plusieurs dirigeants politiques péruviens, dont l’ancien président Martin Vizcarra sont accusés d’avoir été vaccinés contre la Covid avant même le début de la campagne officielle.

Au total, 487 personnes auraient été vaccinées indûment. En effet, selon la presse péruvienne, le président Francisco Sagasti a révélé que 487 personnes avaient été vaccinées indûment contre le Covid-19, ces derniers mois. « 487 personnes, parmi lesquelles de nombreux fonctionnaires, ont profité de leur position pour être immunisés avec les vaccins de Sinopharm qui sont arrivés en complément de ceux qui ont été utilisés pour les essais cliniques », a déploré le président dans une déclaration télévisée, faisant part de son indignation. Les fonctionnaires concernés sont appelés à démissionner ou seront, quoi qu’il advienne, démis de leurs fonctions.

Selon le quotidien La República, l’université Cayetano Heredia qui menait les études sur les 12 000 volontaires de l’essai clinique, a reçu 3 200 doses en plus de la part du laboratoire chinois. Ce reliquat aurait donc, en partie, bénéficié à des personnalités politiques de premier plan.

Au Pérou, la campagne officielle de vaccination a débuté mardi, deux jours après l’arrivée des premières 300 000 doses du vaccin du laboratoire chinois Sinopharm. Un deuxième lot de 700 000 doses doit arriver d’ici la fin de cette semaine. Celle-ci s’adresse en priorité aux soignants. Aucune date de vaccination pour la population générale n’a encore été rendue publique.

L’ex-président pris en flagrant délit 

Selon La República, l’ancien président Martin Vizcarra (2018-2020) aurait bénéficié de ce passe-droit, quelques semaines avant sa destitution par le Parlement, en novembre dernier.

Dimanche, la cheffe de la diplomatie Elizabeth Astete a reconnu avoir fait une « grave erreur » en se faisant vacciner dès le 22 janvier. Elle a depuis démissionné, remplacé par Allan Wagner, 79 ans, qui a déjà occupé ce poste à plusieurs reprises (1985-1988, 2002-2003).

Éclaboussée par le scandale, la ministre de la Santé Pilar Mazzetti a également remis sa démission.

Ce scandale intervient au moment où le Pérou, un des pays les plus endeuillés de la planète par la pandémie de Covid-19 par rapport à sa population, affronte une importante deuxième vague de contaminations. Plus de 1,2 million de cas déclarés, dont plus de 43 000 ont été mortels, ont été enregistrés dans ce pays de 33 millions d’habitants.

Le parlementaire Otto Guibovich sera chargé de présider la commission qui enquêtera sur l’affaire désormais nommée Vacunagate.

D’ores et déjà, cette commission, appuyée par le Parquet, réclame l’arrestation de sept personnes, dont le recteur de l’Universidad Nacional Mayor de San Marcos.

En Argentine aussi !

Le ministre argentin de la Santé a démissionné après avoir fait vacciner des membres de sa famille et des amis alors qu’ils n’étaient pas prioritaires. C’est le président Alberto Fernández qui a demandé sa tête.