Amazonie : Découverte d’un gène qui protège de la maladie de Chagas
La maladie de Chagas, aussi connue sous le nom de trypanosomiase américaine, est une maladie potentiellement mortelle provoquée par le protozoaire Trypanosoma cruzi. D’après les estimations, 6 à 7 millions de personnes dans le monde sont infectées par T. Cruzi, le parasite responsable de la maladie de Chagas. On sait depuis de nombreuses années que les peuples traditionnels d’Amazonie souffrent moins de cette maladie.
Aujourd’hui, les scientifiques ont découvert que la génétique fait partie des explications possibles de ce phénomène : les populations qui habitent la région depuis des millénaires ont subi des adaptations de leur ADN qui leur permettent d’« empêcher » l’agent pathogène de pénétrer dans les cellules où le problème se développe.
La généticienne Tábita Hünemeier, du département de génétique et de biologie évolutive de l’institut des biosciences de l’université de São Paulo (USP), explique que les travaux ont commencé il y a environ quatre ans et qu’ils n’avaient, au départ, rien à voir avec la maladie de Chagas.
Le fait de vivre dans un tel endroit a-t-il laissé des traces dans l’ADN des Amazoniens ? La réponse est oui, selon une étude récemment publiée dans la revue Science Advances, dont Tábita Hünemeier est l’un des auteurs.
Dans le cadre de ces travaux, le groupe de scientifiques a évalué le génome de 118 personnes appartenant à 19 populations indigènes différentes réparties dans toute l’Amazonie. Ces informations génétiques ont été comparées à celles d’autres peuples d’Amérique et d’Asie.
Les résultats montrent que les populations vivant depuis des millénaires dans la plus grande forêt tropicale du monde présentent des variations dans trois gènes spécifiques capables d’assurer une plus grande résistance à la maladie de Chagas.
En Amérique latine (y compris le Brésil), on estime à plus de 6 millions le nombre de cas de la maladie. Selon les généticiens, outre les régions où la maladie est endémique depuis des siècles, la maladie de Chagas commence à inquiéter d’autres parties du monde, comme les États-Unis et l’Europe.
Sources : Publication universitaire de São Paulo, Science Advances.