Bolsonaro et son entourage soupçonnés de falsification de documents

La police fédérale (PF) a mené mercredi (3/5) une opération contre l’ancien président Jair Bolsonaro et des personnes de son entourage. Le groupe est soupçonné d’avoir introduit de fausses données sur la vaccination contre le covid-19 dans le système du ministère de la Santé, afin de délivrer des certificats qui permettraient à Bolsonaro de se rendre aux États-Unis.

Des perquisitions ont été menées au domicile de l’ancien président, dont le téléphone portable a été saisi. La police fédérale a également exécuté six mandats d’arrêt à l’encontre d’autres personnes, dont l’ancien conseiller de Bolsonaro, Mauro Cid Barbosa.

L’opération a été décidée par le juge Alexandre de Moraes, de la Cour suprême (STF). Les soupçons portent sur la falsification des certificats de vaccination de Bolsonaro et de sa fille de 12 ans ; de Cid Barbosa, de sa femme et des trois filles du couple (dont deux mineures) ; et de deux autres conseillers de l’ancien président, Max Guilherme Machado de Moura et Sergio Rocha Cordeiro.

Selon un communiqué de presse sur l’opération, les personnes soupçonnées pourraient avoir commis quatre délits : violation des mesures de prévention sanitaire, association de malfaiteurs, introduction de fausses données dans les systèmes d’information et corruption de mineurs. La poursuite de l’enquête devrait permettre de déterminer si ces actes ou d’autres actes illégaux ont effectivement eu lieu et qui en sont les auteurs.

Le rapport de la PF à Moraes attribue spécifiquement à Bolsonaro les délits d’utilisation de faux documents et de corruption de mineurs et indique qu’il y a des indications qu’il avait connaissance de l’altération frauduleuse de données dans le système du ministère de la santé.

Le délit d’insertion de fausses données dans les systèmes d’information, également appelé détournement numérique, est prévu à l’article 313-A du code pénal.

Elle prévoit une peine de deux à douze ans de prison et une amende pour l’employé qui profite de son accès aux systèmes informatiques ou aux bases de données de l’administration publique pour introduire de fausses données ou modifier des données correctes en vue d’obtenir des avantages pour lui-même ou pour d’autres.

“La personne qui fournit les données peut répondre en tant que co-auteur ou participant, selon la mesure dans laquelle elle a contribué au crime”, note un article de la Cour fédérale de justice sur le sujet.

Selon l’enquête de PF, l’insertion de fausses données a été effectuée par l’intermédiaire de la mairie de la municipalité de Duque de Caxias (RJ).

Dans le cas de Bolsonaro, par exemple, des informations ont été insérées selon lesquelles l’ancien président aurait été vacciné dans cette municipalité avec des doses de Pfizer les 13 août et 14 octobre de l’année dernière.

Le pire dans cette histoire est que Bolsonaro et son entourage n’avaient pas besoin de cette falsification puisqu’il avait, à l’époque, un passeport… diplomatique !