Le vin au Brésil

Le Brésil est associé au carnaval, au football, aux plages de Copacabana, mais très peu au vin. Et pourtant, ce pays en produit et il est même possible d’en boire du bon, voire du très bon.

D’ailleurs, depuis une dizaine d’années, le premier dimanche du sixième mois est consacré au vin. Cette année (2023), la journée nationale du vin est tombée ce dimanche 4 juin.

Les vins brésiliens ont été récompensés dans le monde entier et le produit national est de plus en plus apprécié. La région de la Serra da Mantiqueira au nord-ouest de Rio, ou de Bento Gonçalves dans le Rio Grande do Sul, sont les vignobles les plus réputés, en blancs, en rouges et même en vendanges tardives. Certains vins mousseux y sont même très agréables. Mais il n’existe malheureusement pas d’appellations contrôlées.

De plus, le Brésil ne figure toujours pas parmi les acteurs mondiaux du vin, ce qui, bien que paradoxal, est perçu avec optimisme par les spécialistes de la question. « Le Brésil est très diversifié et nous consommons très peu de ce qu’il a à offrir. Je vois le pays avec beaucoup de potentiel pour l’avenir, en pensant à la façon dont nous pouvons évoluer en termes de marketing et de fiscalité », analyse Ricardo Santinho, sommelier au complexe Vila Anália lors d’une conférence devant des journalistes étrangers. Selon une enquête menée par Wine Intelligence en 2021, le nombre de consommateurs de vin a doublé par rapport à 2011.

 

Ils ont également calculé que la population consommant du vin tous les mois était passée à plus de 50 millions d’adultes, si l’on considère ceux qui en buvaient au moins une fois par mois. Environ 36 % de la population adulte brésilienne consommait déjà cette boisson en 2021.

Une autre étude, réalisée par Euromonitor, montre l’évolution des litres de vin vendus au Brésil ces dernières années. En 2017, il s’agissait de 317 millions de litres, qui passeront à 400 millions en 2020, année de la pandémie. Des performances plus qu’honorables dans un pays de grands buveurs de bière !

L’ouverture des palais brésiliens aux vins nationaux s’est faite lentement, sans lien déterminé avec un phénomène ou un moment particulier. À mesure que les producteurs brésiliens de vins fins exposent leurs produits au grand public, les préjugés commencent à tomber. Car les Brésiliens ne sont a priori pas des buveurs de vinhos finos e secos.

Le Brésil a remporté 31 distinctions et des récompenses internationales pour ses vins, à la fin du mois d’avril dernier, lors de la 47e édition du Challenge international du vin, qui s’est tenue les 21 et 22 avril à Bordeaux. Sur les 31 prix obtenus par les vins nationaux et les vins mousseux, deux sont des prix de catégorie spéciale, 23 sont des médailles d’or et six sont des médailles d’argent. Les prix de catégorie spéciale mettent en évidence la meilleure note de médaille d’or dans chaque catégorie, allant de 95,33 à 100 points. Les spécimens provenaient de Serra Gaúcha et de Campos de Cima da Serra. Les deux prix spéciaux brésiliens ont été décernés à des produits de Vinícola Campestre, située à Vacaria, dans l’État de Rio Grande do Sul. Le Zanotto Espumante Moscatel a remporté le prix spécial du vin blanc pétillant, tandis que le Zanotto Espumante Moscatel Rosé a reçu le prix spécial du vin pétillant rosé.

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