L’archevêque uruguayen Daniel Sturla a tweeté, l’été dernier : « Notre Dieu, nous te demandons de nous donner la pluie nécessaire ». Il réagissait ainsi à la crise de l’eau à laquelle la nation sud-américaine est confrontée depuis trois ans, la pire depuis plus d’un demi-siècle. Si certains ont remercié l’archevêque pour ses efforts, d’autres ont fait remarquer que Dieu n’est probablement pas très actif sur Twitter.

La population uruguayenne souffre, depuis trois ans, d’une grande sécheresse. Ces derniers mois, la situation s’est aggravée, forçant les habitants de la région métropolitaine de Montevideo à boire une eau chargée en sel.

Avec un peu plus de 3,5 millions d’habitants, soit moins que la plupart des grandes villes d’Amérique latine, l’Uruguay a été éclipsé par les géants voisins que sont l’Argentine et le Brésil pendant la majeure partie de son histoire. Cependant, il peut se targuer d’avoir l’un des indices de développement humain et l’un des PIB par habitant les plus élevés de la région. En 2004, l’Uruguay est également devenu le premier pays au monde à reconnaître l’accès à l’eau potable comme un droit constitutionnel, un engagement qu’il s’efforce actuellement de respecter.

Depuis 2020, l’Uruguay a souffert d’une série de sécheresses qui ont entraîné des milliards de pertes dans le secteur agricole, la plus grande industrie du pays. Plus inquiétant encore, ces sécheresses ont menacé l’accès à l’eau potable dans la capitale de la région métropolitaine de Montevideo, où vit 60 % de la population, soit environ 1,9 million de personnes. La principale source d’eau de Montevideo, le réservoir Paso Severino, ne contient actuellement que 9 % de sa capacité normale, un chiffre qui a atteint un niveau historiquement bas de 1,7 % au début du mois de juillet. Cette baisse a incité le gouvernement uruguayen à déclarer une situation d’urgence en matière d’eau

Eau salée au robinet

L’Uruguay est confronté à une crise de l’eau sans précédent, la pire depuis plus de 70 ans. La sécheresse, aggravée par le changement climatique, a entraîné une baisse des précipitations et une augmentation de la salinité de l’eau.

La capitale, Montevideo, est particulièrement touchée. La principale source d’eau de la ville, le réservoir Paso Severino, est presque vide. Pour faire face à la situation, les autorités ont été contraintes de puiser l’eau dans des sources plus proches du Río de la Plata, ce qui a entraîné une augmentation de la salinité de l’eau distribuée.

La crise a des conséquences importantes sur la population. Les Uruguayens sont désormais contraints de boire de l’eau en bouteille, ce qui a entraîné une pénurie et une hausse des prix. La crise est également due à une mauvaise gestion des ressources en eau. L’industrie agroalimentaire, notamment la culture du riz, est le principal consommateur d’eau du pays. Les entreprises agricoles prélèvent l’eau aux mêmes sources que la population, mais ne sont pas soumises aux mêmes restrictions.

Le gouvernement uruguayen est sous pression pour trouver des solutions à la crise. Les solutions proposées à court terme, telles que la distribution d’eau en bouteille, sont coûteuses et ne s’attaquent pas aux causes profondes du problème.

À long terme, le gouvernement doit investir dans de nouvelles infrastructures, telles que le réservoir de Casupá, et mettre en place des mesures de conservation de l’eau. Il doit également revoir sa politique d’allocation de l’eau pour donner la priorité à la consommation humaine.

La crise de l’eau en Uruguay est un avertissement pour le monde entier. Elle montre que les changements climatiques et la mauvaise gestion des ressources naturelles peuvent avoir des conséquences dramatiques.

 

Sources : Harvard International Review, MercoPress (Montevideo).