Ouro Preto, ville du Minas Gerais abrite deux des plus importantes collections d’art sacré du pays, conservées par le musée de l’Oratoire et le musée Boulieu. Mais le Conseil international des musées des Nations unies, qui a placé l’art sacré en tête de sa liste rouge pour le Brésil, publie un document qui répertorie les objets culturels menacés par le trafic. Sondar, une plateforme gérée par le ministère public du Minas Gerais, recense 2 500 pièces manquantes, dont des statues, des reliques, des documents et des objets archéologiques.

Avec les urnes funéraires indigènes, les œuvres liées à la foi chrétienne sont les plus convoitées car elles constituent le plus ancien type d’art réalisé au Brésil, remontant aux débuts de la colonisation portugaise.

La recherche de saints baroques brésiliens occupe une place importante sur le marché mondial, explique Marcílio França, du parquet de Paraíba, spécialisé dans le patrimoine. Selon Interpol, le Brésil occupe la 26e place sur la liste des pays où le nombre d’objets culturels volés est le plus élevé. Toutefois, contrairement à la France ou à l’Italie, le pays ne dispose pas d’un article spécifique sur le vol d’œuvres d’art dans le code pénal, ni d’un protocole d’enquête pour ce type de délit qui guide les officiers ou agents de police.

La création de Sondar a permis d’impliquer les citoyens eux-mêmes dans la recherche des trésors perdus : tout le monde peut faire un signalement. Il faut savoir que, tout au long du XXe siècle, il était courant que les prêtres vendent eux-mêmes des pièces rares pour financer la rénovation des églises et chapelles. Des statues de saints se retrouvaient ainsi chez des particuliers dont beaucoup n’en connaissaient pas la valeur réelle. Les curés non plus d’ailleurs.
La ville d’Ouro Preto (alors appelée Vila Rica) est fondée le  à la suite de la découverte par les bandeirantes (pionniers) d’or dans les rivières du Minas Gerais, vers la fin du XVIIe siècle. 

Elle devient rapidement une ville non seulement prospère mais aussi très importante : vers 1750, elle compte plus d’habitants que Rio de Janeiro ou New York.

Ouro Preto vers 1870, Biblioteca Mário de Andrade

Église Matrice Notre-Dame-de-la-Conception d’Antônio Dias

Intérieur de l’église de Notre-Dame du Pilar, Nossa Senhora de Pilar.