Plusieurs incendies de forêt dévorent un million d’hectares en Bolivie & au Brésil

Ils sont d’origine humaine généralement par négligence

Bolsonaro minimise le désastre et pointe du doigt les ONG !

En Bolivie, les procureurs ont promis de trouver et de poursuivre les responsables de l’incendie, mais le pays n’a aucune expérience dans ce type d’enquête.

 

La sécheresse, les vents forts et la vieille habitude de nettoyer la terre par le feu (brulis) ont provoqué ces derniers jours de nombreux incendies de forêt dans une douzaine de municipalités de la région bolivienne de Santa Cruz, en particulier dans la ville de Roboré. Jusqu’à présent, les incendies ont brûlé quelque 470 000 hectares de forêts et de plantations. Bien qu’ils menacent certaines communautés rurales, ils restent à l’écart des zones urbaines grâce au travail de confinement de l’armée. Les flammes n’ont pas causé de pertes humaines. Les dommages matériels, que les autorités estiment importants, n’ont pas encore été déterminés avec précision.

Le président Evo Morales a survolé la zone incendiée et, bien qu’il ait constaté des progrès significatifs dans la lutte contre les incendies, il a souligné que le résultat final dépendra du vent, très fort à cette époque de l’année. Dans cette région bolivienne, la saison des vents coïncide chaque année avec la période de nettoyage et de préparation des terres pour l’agriculture et l’élevage. Malgré l’interdiction légale, ces activités se poursuivent par le brûlage (appelé chaqueos) dans le but de réduire le travail de l’agriculteur. Une pratique favorisée par la croyance traditionnelle selon laquelle les cendres et la suie améliorent la fertilité des sols. Ce qui au passage peut s’averrer vrai.

Les pouvoirs publics ont promis tout faire pour trouver et poursuivre les auteurs des incendies, mais la Bolivie n’a aucune expérience de ce type d’enquête. D’habitude, l’humidité tropicale réduit naturellement l’ampleur et l’importance des incendies de forêt. Cette année, cependant, la rareté de la pluie a permis aux feux d’être bien plus violents que d’habitude.

D’autre part, les associations écologistes soulignent que la déforestation favorise grandement la propagation des incendies.

 

La Bolivie est plongée dans la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 20 octobre. Les incendies sont donc un sujet de débat pour les candidats

La Bolivie est une république démocratique, divisée en neuf départements. Sa géographie est variée, comprenant des territoires de la cordillère des Andes, de l’Altiplano, de l’Amazonie et du Gran Chaco. Le taux de pauvreté est d’environ 39 %. Les principales activités économiques sont l’agriculture, la sylviculture et la pêche, les produits manufacturiers, comme le textile, l’habillement, les métaux raffinés, et le pétrole raffiné. La Bolivie est ainsi très riche en métaux comme l’étain, l’argent, ou encore le lithium.

Evo Morales, 60 ans, ancien syndicaliste issu d’une famille aymara à Orinoca, une ville de mineurs du département d’Oruro, est au pouvoir depuis 2006.

Au Brésil Bolsonaro minimise et accuse les ONG !

Le président d’extrême droite du Brésil s’en est pris aux ONG au lendemain de la publication de statistiques faisant état d’une progression alarmante des feux de forêt au Brésil, tout particulièrement en Amazonie.

Sur Twitter, le mot-clé #PrayforAmazonas (Prions pour l’Amazonie) était la première tendance mondiale mercredi à 15H40 GMT, avec 249.000 tweets.

De nombreux internautes s’indignaient en postant des photos et vidéos montrant des pans entiers de forêt dévorés par des rideaux de flammes.

“Seize jours que la forêt amazonienne brûle et personne n’est au courant”, déplorait un internaute. “Notre maison brûle et nous regardons ailleurs”, s’indignait un autre.

La déforestation mise en cause

Les feux en Amazonie sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des aires forestières en zones de culture et d’élevage ou pour nettoyer des zones déjà déforestées, généralement pendant la saison sèche qui s’achève dans deux mois.

Selon l‘INPE (Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais), la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018. Des chiffres que le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, féroce critique des politiques de protection de l’environnement, s’est empressé de démentir. Dans la foulée, il avait limogé Ricardo Galvao, président de l’INPE, l’accusant de mentir et de nuire à l’image du Brésil.