C’est de pire en pire…

Brésil : Déforestation record en Amazonie 

1.202 km² de forêt ont disparu lors des quatre premiers mois de cette année, soit 55 % de plus que lors de la même période de 2019. Ce sont des données officielles, on ne sait pas si elles reflètent la réalité. En tout cas, ce sont des chiffres accablants. Ils laissent entrevoir une nouvelle année noire pour la forêt et ses habitants après les incendies catastrophiques de 2018/2019.

Une autre forêt est en grand danger : la Mata Atlântica.

Des doutes sur l’action du président Bolsonaro

D’après les images satellites de l’Institut brésilien de Recherches Spatiales (INPE), 1,202 km² de forêt ont ainsi disparu lors des quatre premiers mois de cette année. Cette déforestation est de 55 % supérieure à celle de la même période de 2019 et la plus élevée sur la période de janvier à avril depuis le début des statistiques mensuelles en 2015 !

Ces chiffres soulèvent des questions sur l’engagement du président Jair Bolsonaro à protéger l’Amazonie, dont plus de 60 % se trouvent en territoire brésilien. En fait, le président d’extrême droite encourage la déforestation ! Il le fait savoir : « Nous devons exploiter notre forêt ». Il a coupé les crédits à toutes les agences d’État chargées de protéger les Amérindiens (FUNAI) et la nature (IBAMA). La première année au pouvoir de Bolsonaro avait été marquée par un nombre jamais vu d’incendies. Ils avaient dévasté d’immenses zones et avaient attiré de nombreuses critiques de la communauté internationale sur le Brésil. Au total, la déforestation en Amazonie brésilienne a progressé de 85 % l’an dernier, sur 10,123 km², dépassant le seuil symbolique des 10 000 km² pour la première fois depuis le début de ces statistiques en 2008.

La forêt amazonienne représente à elle seule la moitié des forêts tropicales restantes sur la Terre, et est la forêt tropicale la plus grande, et celle avec la plus grande biodiversité au monde. 63 % de la forêt est sur le territoire du Brésil, tandis que 10 % se trouve au Pérou, 7 % en Colombie, ainsi que des parties au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, à Guyana, au Suriname et en Guyane.

L’élevage bovin en Amazonie, la culture du soja et de l’eucalyptus sans oublier  l’agriculture vivrière sont les causes principales de la déforestation. S’ajoutent le bûcheronnage et l’orpaillage (légaux ou illégaux).

Avant 1970, la forêt amazonienne brésilienne s’étendait sur 4 100 000 km². Il en resterait 3 300 000 km². Au Brésil, l’Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais (INPE, ou Institut national pour la recherche spatiale) publie les chiffres de la déforestation chaque année. Selon l’INPE, le biome amazonien originel du Brésil de 4,1 millions de km² ne faisait plus que 3403 millions de km² en 2005, ce qui représente une perte de 17%. Pour la période comprise entre août 2015 et juillet 2016, l’INPE annonce une destruction au Brésil de 8 000 km2, soit une augmentation de 29% par rapport au relevé précédent.

L’exécutif brésilien a cependant été contraint de réagir. Il a autorisé l’envoi de l’armée pour lutter contre la déforestation et les incendies en Amazonie, entre le 11 mai et le 10 juin. Mais pour les défenseurs de l’environnement, il serait plus efficace d’augmenter les budgets et les moyens en personnels des agences environnementales.

La Mata Atlântica, l’autre forêt menacée du Brésil

Mais il n’y a pas que l’Amazonie. Il y a aussi une forêt qui est très menacée, celle du littoral, appelée Mata Atlântica. Elle recouvrait autrefois les villes de Rio de Janeiro et de São Paulo. Avant l’arrivée des colons en Amérique du Sud, la Mata Atlântica s’étendait sur au moins 16 % du territoire du Brésil. Mais plus de 90 % de la forêt a disparu. L’étendue originale était d’environ 1 290 700 km². Il en resterait aujourd’hui 95 000 km². C’est pourtant une réserve tropicale à la biodiversité foisonnante. Aujourd’hui, une partie est protégée et plusieurs programmes de reforestation ont été mis en place afin de reconnecter les fragments de forêt isolés. L’idée est de créer des corridors biologiques pour permettre aux animaux de se déplacer.

MATA ATLÂNTICA

La Mata Atlântica est un biome de type forêt tropicale humide. Cette forêt s’étend le long du littoral brésilien et s’étire jusque dans l’extrême nord de l’Argentine et du Paraguay. Bien qu’extrêmement dégradée, la forêt atlantique concentre une biodiversité exceptionnellement dense. Parce qu’elle a été séparée du reste des zones boisées d’Amérique du Sud et notamment du Bassin amazonien, par des savanes sèches, la forêt atlantique possède un taux d’endémisme très élevé.

La Mata Atlântica est à présent grandement fragmentée et fait partie des forêts tropicales les plus menacées de la planète.

Le Tamarin-lion à tête dorée ou Singe-lion à tête dorée est une espèce de primate de la famille des Callitrichidae. C’est un animal en voie de disparition.