Le chavisme a déployé toute sa capacité de répression et d’intimidation 72 heures avant l’investiture du dicateur Maduro. Dans un pays quadrillé par la police et l’armée, on a appris que le gendre d’Edmundo González avait été arrêté tôt hier matin et, quelques heures plus tard, des drones ont commencé à survoler la maison de la mère de María Corina Machado, qui était privée d’électricité en raison des coupures de courant appliquées dans la région. Des agents cagoulés ont été postés devant les maisons des dissidents et des opposants et, dans tout le pays, des membres de l’opposition ont été arrêtés dans des proportions qui restent à déterminer. Dans certains quartiers de Caracas, les habitants ont protesté en tapant sur des casseroles depuis leurs balcons.
À cette heure, personne n’est en sécurité au Venezuela.
Edmundo González avait été reçu par Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Le vainqueur de l’élection présidentielle du 28 juillet, selon les relevés collationnés par les instances internationales, est reparti avec la promesse du président sortant de soutenir son combat. L’entourage de Donald Trump a également fait savoir au leader de l’opposition, qui agit en grande partie au nom de María Corina Machado, la femme politique qui a réussi une mobilisation massive pour instaurer une transition au Venezuela, qu’il les soutiendrait. Edmundo González qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet 2024, a lancé un appel dans une vidéo à le reconnaître comme président, à quatre jours de l’investiture du sortant Nicolás Maduro.
Pour l’instant, l’armée reste loyaliste envers le chavisme
Successeur désigné d’Hugo Chávez en 2013, considéré comme un syndicaliste sans envergure par ses détracteurs, Maduro a su se maintenir au pouvoir en dirigeant le pays d’une main de fer, et surtout en le pillant comme l’avait fait son prédécesseur dont la fille est la plus riche du pays. Ancien lieutenant-colonel, Chávez avait particulièrement choyé l’armée, lui confiant des postes clé dans l’administration et l’économie, et octroyant le droit de vote aux militaires en 1999. Son successeur a été plus loin en permettant à de nombreux officiers de s’enrichir, selon l’opposition et des experts.
Outre les armes, les forces armées contrôlent aujourd’hui les sociétés minières, pétrolières et de distribution alimentaire, ainsi que les douanes et 12 des 34 ministères, dont des portefeuilles importants tels que le Pétrole, la Défense, l’Intérieur ou le Commerce.
Edmundo González Urrutia affirme toujours qu’il sera d eretour à Caracas, le 10 janvier, pour l’investiture du président Maduro pour un troisième mandat (2025-2031). «Le 10 janvier, par la volonté souveraine du peuple vénézuélien, je dois assumer le rôle de commandant en chef», estime l’opposant. Le ministre de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a lors dit qu’il serait immédiatement arrêté.
Maduro a déclaré qu’il considère qu’il doit rester en fonction « par la volonté de Dieu».