Au Pérou, deux compagnies pétrolières françaises ciblées par les ONG

 

Les 7,5 millions de kilomètres carrés du bassin amazonien ne sont pas seulement le « poumon du monde », un écosystème essentiel à l’équilibre de la planète. C’est aussi un lieu habité par 350 peuples indigènes qui restent encore largement « invisibles » aux yeux des gouvernements et des industries. Ces peuples sont non seulement invisibles, mais ils sont menacés. On le voit avec les incendies, notamment au Brésil et en Bolivie. Peut-on parler de génocide contre les Amérindiens ? Bien sûr, malheureusement !

Avant on les tuait essentiellement à coups de microbes et bactéries. Aujourd’hui, à coups de fusil et de bulldozer.

L’exploitation éhontée des forêts dans le monde et particulièrement en Amérique latine risque d’anéantir les derniers peuples premiers de ces régions.

« Pour alerter sur cette situation, deux associations péruviennes, le CAAAP et CooperAccion, en lien avec le CCFD-Terre solidaire et le Secours catholique, ont publié un rapport accablant pour deux entreprises pétrolières françaises, Perenco et Maurel & Prom, détentrices de concessions implantées au cœur de la forêt équatoriale, aux confins du Pérou, de l’Équateur et de la Colombie », écrivait déjà Antoine d’Abbundo, dans un numéro du quotidien La Croix en 2015.

Le document, intitulé « Le baril ou la vie ? », s’appuie sur un travail d’enquête et de missions de terrain menées depuis les années 2000 auprès des communautés impactées par l’exploration et l’exploitation des « blocs » pétrolifères, détenus par Perenco et Maurel & Prom.

En effet, les études menées ont fait émerger de nombreuses préoccupations quant à leur responsabilité en matière de respect de l’environnement et des droits fondamentaux, tels que le droit à l’alimentation, le droit à la santé et à vivre dans un environnement sain, le droit à la consultation et le droit au territoire. « Les communautés locales font état de pollutions des sols et des cours d’eau ainsi que de problèmes de santé. Elles pointent également une raréfaction des espèces naturelles, notamment halieutiques, ainsi qu’une baisse des rendements agricoles et un appauvrissement des sols » insiste le rapport qui, malheureusement, est toujours d’actualité.