Restitués à la Colombie par

l’Allemagne,

ces

masques pourraient être

empoisonnés !

Les masques sacrés Kogi renvoyés par l’Allemagne en Colombie pourraient présenter des risques pour la santé

Ces objets en bois datant du XVe siècle et achetés à des populations indigènes ont été traités avec des pesticides alors qu’ils se trouvaient dans un musée depuis plus d’un siècle, dans des collections ethnologiques à Berlin. Ils ont été remis au président colombien, Gustavo Petro, par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, lors d’une cérémonie qui s’est déroulée à Berlin (le 16 juin).

Contrairement à de nombreux autres objets faisant l’objet de demandes de restitution, les masques kogis ont été légalement achetés par l’ethnologue allemand Konrad Theodor Preuss au fils d’un prêtre kogi décédé en 1915, plus d’un siècle après l’indépendance de la Colombie.

Problème : les chercheurs avertissent que de nombreux objets des musées occidentaux ne devraient être restitués qu’avec un sérieux avertissement sanitaire, car ils sont contaminés par des substances dangereuses. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, les objets fabriqués à partir de substances organiques comme le bois ou le cuir étaient habituellement aspergés de pesticides pour les protéger contre les infestations de coléoptères du bois, de mites des vêtements ou de lépismes.

La question de la toxicité des masques n’a pas été soulevée lors de la partie officielle de la cérémonie de remise vendredi, bien que leur contamination historique ait été confirmée par le président de la Fondation du patrimoine culturel allemand.

Aucun représentant des Kogis n’était présent lors de la cérémonie à Berlin. Zalabata, représentant des Kogis, a déclaré aux médias que sa communauté n’avait pas été informée d’un problème de contamination par les pesticides et qu’il était prévu de les réintégrer dans l’usage rituel. “Nous allons continuer à les utiliser”.

Les ancêtres Kogui, qui se nomment eux-mêmes Kágaba, ont conçu ces masques, comme des éléments centraux à utiliser dans les rituels accompagnés de danses et de chants.

Les Amérindiens Kogis (Koguis ou Kagabas) vivent depuis plus de 4000 ans dans la Sierra Nevada de Santa Marta, principalement dans les vallées des ríos Don Diego, Palomino, San Miguel et dans le nord, sur une portion de territoire allant de 500 à 5 770 mètres d’altitude. Leur langue est le kawguian  appartenant au complexe linguistique Chibcha.

Ils sont les descendants des Tayronas, qui furent repoussés dans les montagnes par les invasions des Karibs vers la fin du premier millénaire.

On recense aujourd’hui environ 16 000 kogis en Colombie. Ils sont surtout agriculteurs et éleveurs.

Subissant les différents groupes armés illégaux en Colombie et après le désarmement de , le peuple kogi continue d’être victime d’agressions de la part de ces groupes.

Lors de la COP21, une petite délégation de Kogis avait fait une tournée en France. Ils voulaient alerter sur les menaces qui pèsent sur leur territoire.