Pouvoir d’achat en Amérique latine

Salaires et pouvoir d’achat en Amérique latine

Les pays d’Amérique latine où le salaire mensuel minimum est le plus élevé sont le Costa Rica (707 €), le Chili (598 €) et l’Uruguay (597 €).

Au Brésil, le salaire minimum actuel est de 1 320 R $, environ 253 €

Toutefois ces chiffres ne reflètent pas la valeur réelle du pouvoir d’achat dans chaque pays. Un salaire est faible ou élevé par rapport au coût de la vie.

La situation économique de ces trois pays est meilleure que celle de nombreux autres pays de la région.

Près de la moitié de la population d’Amérique latine travaille de manière informelle, c’est-à-dire qu’elle vit de ce qu’elle gagne par jour, n’a pas de contrat de travail, n’a aucune stabilité, n’a pas de sécurité sociale et n’a pas d’épargne.

Bien qu’en 2023 la situation se soit lentement améliorée, les poches des populations les plus vulnérables continuent de souffrir, surtout lorsque la majeure partie de leurs revenus est consacrée à la nourriture ou au loyer.

Au Costa Rica, par exemple, plus de 70 % des dépenses mensuelles d’une famille de quatre personnes sont consacrées à l’électricité et la nourriture. Au Brésil il y a beaucoup de disparités, notamment entre le nord pauvre et le sud dont le niveau de vie est relativement proche de l’Europe méridionale ou de l’est. Dans le Nordeste brésilien l’économie informelle est beaucoup plus élevée qu’ailleurs, quasiment 60 % de la population active. Là, c’est 50 % des dépenses pour la nourriture, le reste pour le logement (loyer, emprunts, électricité). Il faut également, au Brésil, prendre en compte le coût exorbitant du crédit. Les Brésiliens sont les plus surendettés de la région. Au Chili, c’est le logement qui capture 72 % des revenus.

En Argentine, un pays qui traverse une crise économique sans fin, le salaire minimum se situe autour de 280 € pour un salaire médian d’environ 320 €. On estime qu’aujourd’hui au moins 40 % des Argentins vivent sous le seuil de pauvreté (qui est fixé par convention à 60 % du niveau de vie médian de la population). L’inflation y est galopante, 100 % pour l’année 2022. En ce moment, sur le premier semestre 2023 elle est estimée à 94,8 %. L’emploi informel avoisine les 50 %, tandis que les salaires réels en mai 2023 demeurent inférieurs à leur niveau de 2017. Dans le petit pays voisin qui fait encore figure de Suisse latine, l’Uruguay, l’économie informelle demeure, mais elle est en baisse (25 %).

Le taux de chômage est inférieur à 7 % et celui des habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté est à moins de 15 %. La classe moyenne est en fort développement. À Montevideo, le poste de dépense le plus important est, pour quasiment tout le monde, celui du logement.

Pour vous donner une idée du pouvoir d’achat en Amérique latine, prenons l’exemple du riz, un des aliments de base commun à tous.

À Mexico, on ne peut s’acheter que 15 kg de riz blanc de qualité moyenne avec un mois de salaire minimum. À Montevideo, environ 500 kg. Dans le Nordeste brésilien de 180 à 250 kg suivant la qualité, au Costa Rica, entre 250 et 320 kg.

Autre exemple, au Brésil, il faut au minimum 75 mois pour s’offrir une petite cylindrée neuve, 55 mois à Buenos Aires (où l’on voit encore rouler beaucoup de Peugeot 504 ou de Renault 12), au Mexique de 65 à 77 mois, au Chili moins de 30 mois, et à Lima, ce n’est pas le Pérou (76 mois) ni en Bolivie (45 à 60 mois).

Et le Venezuela ? me direz-vous. Simple, on ne peut pratiquement plus rien acheter et encore moins se soigner…