Les Vénézuéliens veulent un changement de système, déclare María Corina Machado la cheffe de l’opposition à Maduro

L’opposante vénézuélienne María Corina Machado est convaincue que le peuple vénézuélien a changé. La grave crise économique qui a coulé le pays, la séparation de tant de familles et l’exode d’un quart de la population ont conduit à une prise de conscience : « Il y avait des problèmes avant, mais beaucoup de gens avaient encore un emploi et comme il y avait de l’argent, cet argent a fini par tout résoudre », a-t-elle déclaré à BBC News Mundo lors d’un entretien dans son bureau situé dans un quartier de l’est de Caracas.

María Corina Machado est d’abord active dans la vie associative pour les orphelins. En 2004, elle réunit 3 millions de signatures demandant le départ d’Hugo Chávez, ce qui lui vaut une interdiction de sortie du territoire.  Recevant des menaces de mort sur sa famille, elle envoie ses enfants dès un jeune âge vivre aux États-Unis chez sa mère.

María Corina Machado Parisca, née le  à Caracas, est une femme politique vénézuélienne. Elle a co-fondé le mouvement Súmate avec Alejandro Plaz, et fut députée de 2010 à 2014 dans la deuxième circonscription de l’État de Miranda.

« Nous apprenons à la dure, mais nous continuons à apprendre et nous finissons par découvrir ce que signifie être Vénézuélien et vouloir continuer à l’être ».

María Corina Machado Parisca a 56 ans et trois enfants. Elle est l’aînée de quatre sœurs d’une famille dirigée par un homme d’affaires renommé qui a vu ses entreprises expropriées par Chávez. Sa mère est une psychologue et une joueuse de tennis renommée.

Ingénieur industriel avec une spécialisation dans la finance, elle a travaillé dans diverses entreprises du secteur industriel avant de s’engager dans des organisations de lutte contre la pauvreté et de la surveillance électorale.

Elle a fait campagne à plusieurs reprises pour le boycott des élections et a remporté l’une des primaires de l’opposition le 22 octobre pour être la candidate aux élections présidentielles de 2024.

Cependant, Mme Machado ne peut pas se présenter à des fonctions publiques à la suite d’une décision de justice. Elle continue d’espérer que les négociations avec les États-Unis lui donneront finalement l’occasion de se présenter aux élections contre le président Nicolás Maduro.

À propos du chavisme, elle dit : « Nous ne pouvons pas considérer le chavisme de manière homogène ni comme une dictature conventionnelle. Il est beaucoup plus complexe. C’est un système qui s’adapte, qui a différents groupes et qui a subi des changements. Certains de ces groupes ont des intérêts économiques importants, d’autres s’inscrivent dans des dynamiques criminelles et d’autres encore ont des liens géopolitiques. Et ces groupes sont liés à différents partis ». Selon elle, le Venezuela est en faillite. « Il ne reste plus une seule institution démocratique debout. Notre économie a été détruite, ainsi que les infrastructures. Nous avons une crise financière, une crise des services, une crise de souveraineté, une crise de sécurité, des crises de toutes sortes et, par-dessus le marché, une crise humanitaire ».

Référendum sur l’Essequibo

En novembre, elle s’est exprimée au sujet d’un référendum organisé par le gouvernement Maduro sur l’annexion de l’Essequibo, une région qui appartient aujourd’hui au Guyana.

Elle a demandé, en vain, sa suspension affirmant que « le référendum pourrait rendre le Venezuela vulnérable aux tribunaux internationaux ».