De plus en plus de journalistes ont recours à des avatars sur les réseaux sociaux au Venezuela. Ces avatars sont créés par l’intelligence artificielle. Combinés avec des VPN et Tor, ils permettent aux journalistes, mais aussi aux opposants de s’exprimer en évitant la répression de Maduro (en principe). Une douzaine de journalistes ont déjà été arrêtés la semaine passée.

 Cette stratégie des avatars est développée notamment par plusieurs médias indépendants comme Runrunes, El Pitazo, Tal Cual, Efecto Cocuyo, Cazadores de Fake News, pour contourner la censure et les difficultés de couvrir le pays de l’intérieur. Près de 400 médias ont fermé au cours des 20 années de chavisme, plus de cent domaines de sites web, principalement informatifs, sont bloqués par ordre du gouvernement, tout comme X (Twitter).

Grâce aux avatars, le travail des journalistes d’une vingtaine de médias indépendants, réunis dans des alliances informatives appelées La Hora de Venezuela et Venezuela Vota, est amplifié. Le format a été imaginé et produit par la plateforme latino-américaine de journalisme collaboratif Connectas, qui soutient l’articulation de ces coalitions. Le recours à l’intelligence artificielle pour protéger l’identité des journalistes témoigne des difficultés du contexte actuel au Venezuela.

« C’est ainsi que les journalistes au Venezuela doivent exercer leur métier », explique Carlos Huertas, directeur de la Mesa Editorial de Connectas, depuis la Colombie, au quotidien El País. « C’est pourquoi des stratégies ont été conçues pour contourner le blocus sur les informations vérifiées et corroborées. Après les élections, la répression a augmenté, et le niveau d’exposition des journalistes s’est accru, d’où cette alternative utilisant l’IA, les contenus étant élaborés à partir des enquêtes menées par les journalistes vénézuéliens, adaptées au format avatar ».

Isolement

Par ailleurs, le successeur d’Hugo Chávez considère toujours sa victoire comme acquise, et il refuse d’entamer des négociations avec l’opposition tout en rejetant la médiation proposée par des gouvernements de gauche tels que le Brésilien Lula da Silva, le Colombien Gustavo Petro et le Mexicain Andrés Manuel López Obrador. Il ne semble pas non plus s’inquiéter outre mesure d’un retour à une période d’isolement sur la scène internationale.