Colombie : Les hippopotames de la cocaïne vont-ils être expulsés ?

Le célèbre trafiquant de drogue, Pablo Escobar, qui a été abattu par la police en décembre 1993, avait introduit illégalement plusieurs animaux sauvages, dont deux hippopotames mâles et deux hippopotames femelles, surnommés les « hippopotames de la cocaïne », pour alimenter son zoo personnel de Puerto Triunfo où il possédait un vaste domaine. L’hacienda Nápoles, désormais propriété de l’État colombien, est située dans la commune de Puerto Triunfo, dans le département d’Antioquia en Colombie, près du Río Magdalena, à environ 150 km à l’est de Medellín et à 320 km au nord-ouest de Bogota. Elle couvre une surface de 20 km².

Quand Escobar a été éliminé, plusieurs de ces animaux se sont échappés dans des circonstances floues. Parmi eux, les hippopotames. Ils se sont très bien adaptés dans une région où ils sont inconnus. On les a rapidement surnommés les hippos de la cocaïne. Si au début, les deux couples étaient plutôt pacifiques, ils sont devenus inquiétants et agressifs quand ils ont eu des bébés. Trente ans plus tard, ils seraient entre 100 et 130. 

Ils posent divers problèmes au niveau de la biodiversité et ils sont rapidement devenus invasifs. 

Le gouvernement a envisagé diverses solutions. Les tuer ? La population s’y est opposée. Il n’y a eu que deux cas d’agression par ces animaux sur des humains et aucune victime sérieuse. Les stériliser ? Plusieurs campagnes ont été envisagées, mais avec un succès mitigé. Ces animaux de plus de trois tonnes ravagent les cultures, sont imprévisibles et représentent une menace pour l’équilibre environnemental de la région. Sans prédateurs naturels, rien n’empêche les hippopotames de continuer à se reproduire. Si rien n’est fait, les experts estiment que dans dix ans, le nombre d’individus pourrait atteindre 700 dans les plaines du fleuve Magdalena.

Une jeune fille avec un jeune hippopotame. L’entrée du domaine du baron de la drogue.

En dernier recours, les autorités colombiennes envisagent sérieusement d’expédier ces animaux dans leurs pays d’origine. L’Inde s’est déclarée prête à recevoir dans un premier temps une vingtaine d’individus. Des négociations sont en cours avec plusieurs pays d’Afrique.

La chaîne National Geographic Channel a produit un documentaire sur l’espèce en Colombie intitulé Cocaine Hippos.