Brésil :
Du café aux extra-terrestres
Ça ne vous dit rien Varginha ?
Pourtant c’est la zone 51 du Brésil. La Roswell du Minas Gerais ! L’ET des jeunes filles en fleur ! Là où les extraterrestres aiment à se manifester. En tout cas c’est ce qu’ils firent le 20 janvier 1996 à en croire le bon docteur Leir, trois jeunes filles et un pauvre flic qui, paraît-il, en mourra !
Quelle histoire ! Tout a donc commencé un samedi, il y a maintenant 24 ans. Ce jour-là, un… OVNI a été aperçu par la population et se serait écrasé non loin de la ville de Varginha (environ 130 000 habitants). Peu après, trois jeunes filles nommées Katia Andrade Xavier, Liliane Fatima Silva et Valquiria Fatima Silva aperçurent une créature humanoïde « d’environ un mètre et demi […] dotée de membres fins d’aspect caoutchouteux, de deux grands yeux rouges [d’une] tête […] surmontée de trois cornes » et dégageant une odeur d’ammoniac. Un jeune policier vit lui aussi la créature. Mieux (enfin pire), la chose vivante le toucha au bras. L’agent mourra quelques jours plus tard d’une vingtaine de maladies infectieuses dont les médecins n’arrivèrent pas à expliquer l’origine et, bien sûr pour faire bonne mesure, dans des souffrances atroces !
Le Docteur Leir s’est rendu à Varginha au Brésil afin d’enquêter, avec le sérieux qui le caractérise (sic), sur le crash de l’ovni et a assisté à la récupération par l’armée de plusieurs extraterrestres…
Au fait qui est ce docteur Leir ? Roger K. Leir était un chirurgien américain, spécialiste en podiatrie (l’équivalent en France d’un médecin spécialisé en podologie), né le 20 mars 1935 et mort le 14 mars 2014. Il a écrit plusieurs livres sur les OVNI. Pour être précis, on dit que ce toubib est un auteur d’ouvrages ufologiques. Sa (maigre) notice sur Wikipédia nous apprend qu’il a extrait durant les années 1990 des implants d’origine inconnue sur des personnes prétendant avoir été enlevées par des extraterrestres (abduction). Il a publié divers témoignages sur les implants extraterrestres et présenté ses travaux de recherche dans plusieurs pays. Il a été l’un des sept chercheurs américains choisis comme porte-parole à l’occasion de l’inauguration du Musée de l’Aéronautique et des OVNIS au Japon. On ne lui connaît aucune addiction aux drogues dures… en 2005, il a fait paraître UFO Crash in Brazil, aux éditions Book Tree. Disponible en français sous le titre pompeux : Des extraterrestres capturés à Varginha au Brésil : Le Nouveau Roswell (Les dossiers non classés), aux éditions du Mercure dauphinois sises à Grenoble. Cette obscure maison a à son catalogue des trucs comme « Les 3 clefs de l’auto-guérison, vider le ventre, vider la tête, réveiller l’amour de Soi », « Le christianisme secret » ou « Nos dents, portes sacrées du retour à Soi »…
Mais revenons à Varginha. Un des extra-terrestres a donc été capturé par les militaires brésiliens. Ou plutôt deux. Un mort (facile !), un vivant (qui n’a tué personne). Ce dernier aurait été blessé et transféré dans un hôpital. Le premier a été autopsié. L’examen aurait mentionné des os similaires à ceux des humains, mais plus résistants et un sang riche en plaquettes.
L’armée avança une explication : il y a sans doute eu un phénomène astronomique ou météorologique, quant à l’extra-terrestre il s’agirait de l’idiot du coin, un quasi nain à la mauvaise réputation, handicapé mental, sourd, muet et mal fichu. Mais alors les deux visiteurs de l’espace, l’un mort, l’autre blessé (par quoi ou par qui au fait ?), on aurait menti aux Brésiliens ?
Sans importance répondent en chœur ces derniers, enfin surtout les habitants de Varginha (les Varginhenses) on va exploiter le filon. Aussitôt dit, aussitôt fait et, en quelques années, un monument est érigé en hommage aux visiteurs d’un soir. En forme de soucoupe volante, un « Mémorial de l’Extra-Terrestre » est bâti. « C’est une construction de 500 m², avec une architecture du monde planétaire qui a coûté 1,3 million de reais (375 000 dollars), outre le terrain à peu près du même montant », a déclaré en 2015 Antonio Silva, le maire de la ville. M. Silva n’était pas peu fier. Ses yeux brillaient déjà à l’idée des centaines de milliers de touristes déferlant sur Verginha comme à Roswell dans le Nouveau-Mexique ! D’ailleurs, n’a-t-il pas ajouté tout excité : « C’est une œuvre importante, parce qu’elle s’identifie avec ce qui a rendu Varginha mondialement connue dans le domaine de l’ufologie. Nous voulons en faire un endroit touristique ».
Le tourisme en plus du café
Située à 300 km de Belo Horizonte, la capitale de l’État du Minas Gerais, Varginha, exploite donc depuis 2001 l’image de l’ET supposé avec des statues éparpillées dans la ville ainsi que des arrêts d’autobus et un château d’eau en forme de vaisseau spatial. Projeté en 2010 par le prédécesseur de M. Silva pour être un musée, la construction du mémorial a longtemps été paralysée faute de fonds.
Le maire avait vu juste. En effet, les touristes affluent à Varginha où en une dizaine d’années plusieurs hôtels ont été construits dont deux en 2018 et 2019.
Et, ce qui ne gâche rien, bien au contraire, la ville des extra-terrestres est idéalement située sur les grands axes de communication reliant des capitales brésiliennes comme Rio de Janeiro, São Paulo, Belo-Horizonte et même étrangères comme Buenos-Aires et Montevideo. Son autre point fort est le magnifique lac Furnas célèbre bastion touristique de la région.
Quant au Mémorial, il est divisé en trois parties : un observatoire astronomique, une zone destinée à l’ufologie et un centre de documentation avec tous les articles écrits sur l’épisode de 1996, qui avait attiré des ufologues du monde entier.
Mais n’oubliez pas, si vous passez dans la région, que Varginha est avant tout un très important centre de commerce et de production de café. Son café est réputé dans le monde entier. Les spécialistes le disent d’excellente qualité (appellation café gourmet). La ville est un centre pour l’exportation de café drainant toute la production du Sud, faisant le commerce des grains avec plusieurs pays, dont l’Europe et les États-Unis.
Aller à Varginha :
Depuis Rio de Janeiro, environ 400 km par la BR 116. Il y a des autobus. Comptez de 6 à 7 heures de voyage (45 € l’aller simple). 3 h 35 en avion (environ 70 € l’aller simple).
Dormir : Hôtels de 20 à 60 € (à l’heure actuelle -10 mars 2020 : 1 € = 5,30 R $). A ne pas manquer l’Hôtel Café Royal, chambres de 40 à 60 €, suite à 220 €.
Visiter (sur demande) la ferme expérimentale du café. Dans cet établissement situé en pleine nature à une altitude d’environ 1000 mètres, entouré d’un vaste domaine, la recherche scientifique est développée pour étudier les techniques modernes de gestion des cultures de café, en développant de nouvelles variétés plus stables, génétiquement avec des facteurs de résistance aux agents pathogènes, ce qui nécessite moins d’utilisation de pesticides. La ferme est également une station d’alerte phytosanitaire qui génère des informations climatiques et phénologiques liées à la présence de ravageurs et de maladies.
La production de café au Brésil représente environ un tiers de la production mondiale de café, ce qui fait du Brésil, le plus grand producteur du monde. Les plantations de café couvrent environ 27 000 km², essentiellement dans les États du sud (Minas Gerais, São Paulo et Paraná). Le Brésil devient le premier exportateur mondial dès 1831. Il est le premier producteur d’Arabica (Typica, Bourbon, Caturra, Maragogype). Il produit aussi un peu de Robusta (Conillon). Longtemps le meilleur café brésilien était réservé uniquement à l’exportation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et plusieurs marques ont leurs slogans qui désormais vantent un café brésilien « aussi bon sinon meilleur que celui que l’on boit à Paris, à Lisbonne ou à New York » !
Lac Furnas (traversé par le Rio Grande)
Des circuits sont organisés (en canoë, en hélicoptère ou en 4×4) dans et le long des canyons très spectaculaires. Informations touristiques ICI
Le lac Furnas et ses canyons spectaculaires. Le lac est traversé par le Rio Grande long de 1360 km. Le Rio Grande à un bassin d’une superficie totale de 143 000 km2. Il est d’une importance capitale pour la production d’électricité.