Ils cherchaient des preuves de la présence de la culture égyptienne antique dans la péninsule du Yucatan. Selon la théorie aussi loufoque que son patronyme, Augustus Le Plongeon croyait dur comme fer que l’origine des cultures pré-colombiennes trouvait leurs sources chez les Égyptiens.

Toutefois, en 1875, l’explorateur franco-américain et son épouse, Alice Dixon, ont fait une découverte étonnante dans le sud-est du Mexique.

Ils ont participé pendant deux ans à une expédition dans la jungle, où ils ont exploré des ruines de la civilisation maya. Ils ont dressé des cartes, pris l’une des premières séries de photographies des temples et documenté les peintures murales qu’ils ont trouvées. Ils ont également mis au jour des sculptures et d’autres objets de l’ancienne civilisation.

Bien qu’ils n’aient trouvé aucune preuve de leurs théories sur l’origine des Égyptiens, l’une des découvertes, dans la ville de Chichen Itza, a été parmi les plus frappantes : une effigie d’un homme à demi couché.

Le Plongeon l’a baptisé « Chac Mool », ce qui signifie en maya « tigre rouge ».

Depuis lors, les découvertes de sculptures chac mool se sont poursuivies non seulement dans la région maya, mais aussi dans de nombreux autres endroits de la Mésoamérique, une région culturelle qui s’étend du centre du Mexique au Costa Rica et qui a été le berceau de grandes civilisations américaines. Pour les archéologues, la question de savoir qui représente cette sculpture, et surtout quelle était sa fonction, quelle était son origine et pourquoi elle est apparue dans tant d’endroits différents a fait l’objet de nombreux débats et études au cours des décennies.

Ce type de statues fait son apparition en Mésoamérique au début du Postclassique et est associé aux Toltèques. La plupart des exemplaires connus ont été trouvés à Tula ou à Chichen Itza, où l’on en a retrouvé une douzaine. Ce genre de statues fait d’ailleurs partie des arguments qui alimentent le débat sur les relations entre ces deux sites.

Il existe cinq exemplaires de Chac Mool provenant du Michoacan, en pays tarasque. Ils posent le problème, sans réponse pour le moment, de l’époque à laquelle une influence toltèque s’est manifestée dans cette région excentrique de la Mésoamérique. Leur existence pourrait simplement s’expliquer par l’origine commune des Tarasques et des Toltèques.

 

Augustus Le Plongeon était un photographe, antiquaire et archéologue amateur américain, né le 4 mai 1825 à Jersey et mort le 13 décembre 1908 à New York. fit ses études à l’École polytechnique de Paris. En 1851, il étudia la photographie à Londres. Il ouvrit un studio de photographie en 1862 à Lima au Pérou. C’est à partir de là qu’il commença à utiliser la photographie comme outil de recherche archéologique. 

Il était l’aîné des enfants de François-Guillaume Le Plongeon, capitaine de vaisseau dans la marine française.

Grand voyageur, médecin et inventeur un peu loufoque, mais généreux, notre Augustus Le Plongeon fut l’un des fondateurs de l’Académie des sciences de Californie et, en 1862, il est chargé par cette institution d’étudier les ruines du Pérou. Il a passé huit ans dans ce pays, en Bolivie et dans d’autres parties de l’Amérique du Sud. Dans la ville de Lima, le Dr Le Plongeon a créé un hôpital privé, mais gratuit pour les pauvres. 

Il étudia les ruines précolombiennes, en particulier celles de la civilisation maya de la péninsule du Yucatan. Bien que ses écrits contiennent de nombreuses notions excentriques rejetées par la majorité des chercheurs scientifiques, Le Plongeon a constitué une banque des premières photographies sur les ruines et les glyphes mayas avant qu’ils ne furent endommagés, ce qui fut une importante contribution à l’archéologie. Il est considéré comme un pionnier du mayanisme.

Le Plongeon resta au Yucatan de 1873 à 1885 pour chercher des preuves de la connexion entre les Mayas et l’ancienne Égypte… en vain.