Des réseaux internationaux de braconniers ont fait de la Bolivie un haut lieu du trafic de jaguars. Le manque d’effectifs et de formation des autorités entrave les enquêtes.
Les jaguars sont les plus grands félins du continent américain. Bien qu’il s’agisse d’une espèce protégée, dans des pays comme la Bolivie, le Suriname et le Guyana, on constate une augmentation des cas de braconnage de jaguars pour leur peau, leurs crocs et d’autres parties du corps.
Le jaguar (Panthera onca) est un mammifère carnivore de la famille des Felidae. C’est l’un des cinq « grands félins » du genre Panthera, avec le léopard, le tigre, le lion et la panthère des neiges.
Cet animal imposant, qui peut atteindre deux mètres de long et peser plus de 130 kilos, a été vénéré comme un symbole de force et même considéré comme une divinité par d’anciennes cultures. Ces raisons en font le trophée de chasse le plus prisé, ce qui a conduit les Européens et les Asiatiques à le rechercher au cœur de l’Amérique du Sud. Entre-temps, les enquêtes sur ces crimes sont entravées par le manque de personnel et de préparation des autorités boliviennes. En effet, le procureur en charge n’est même pas en poste depuis trois mois et dirigeait jusqu’à présent une unité de lutte contre le trafic de drogue.
« Depuis 2015, la Bolivie est la Mecque de la chasse au jaguar. C’est l’endroit où les cas les plus pertinents et les plus grands réseaux ont été trouvés. Ils viennent en Amérique avec la mentalité de ‘je manque celui-là pour ma collection », déclare Lisa Corti, représentante du collectif activiste Llanto del Jaguar. En Bolivie, environ 60 jaguars sont braconnés chaque année, soit le nombre le plus élevé d’Amérique latine, selon un rapport de 2022 de la Convention sur le commerce des espèces menacées d’extinction (CITES). Au niveau mondial, 50 % de la distribution historique de l’animal a été perdue et il y a actuellement environ 64 000 individus, presque tous concentrés en Amazonie et dans le Pantanal.
Sources : IUCN, InSight Crime